TAUBIRATOR - Dans une longue interview accordée aux Inrockuptibles ce 20 février, Christiane Taubira revient sur les très vifs échanges qui l'ont opposée à certains députés, notamment UMP, lors des deux semaines de débat sur le mariage homosexuel. Avec cette phrase choc :
Les députés UMP ont compris que je n'allais pas pleurer, que j'allais les trucider, mais pas pleurer (rires).
La garde des sceaux précise qu'elle fait référence à Simone Veil, porteuse de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse, adoptée en janvier 1975. Elle aurait essuyé une larme sur les bancs de l'Assemblée à cause des violentes attaques dont elle faisait l'objet.
Toujours est-il que l'idée de "trucider les députés UMP" ne plait pas vraiment au principal orateur - UMP - des débats sur le mariage pour tous. A la lecture de l'interview, Hervé Mariton a réagi sur twitter :
Dans @lesinrocks de cejour, propos inqualifiables de @chtaubira au sjt du débat #Mariagegay parlant des députés UMP:"j'allais les trucider"!
— Hervé Mariton (@HerveMariton) 20 février 2013
Outre sa fierté d'avoir montré les crocs face à ses opposants, Christiane Taubira revient sur les dérapages dont elle a pu être la cible. Sur un air de "même pas mal" :
Les agressions contre ma personne, franches ou sournoises, ça ne me touche pas, ils n'ont pas dit la moitié de ce qu'ils ont dit aux mois de mai et juin [après sa nomination, Christiane Taubira était la cible favorite de l'UMP, ndlr] et cela ne m'affectait déjà pas. (...) Les dérapages me concernant, je m'en moque ...
Plus loin, la même raconte avoir beaucoup évolué sur le sujet. Avant, elle se sentait "vulnérable", "toute nue" ...
J'ai été ainsi longtemps vulnérable, c'est-à-dire toute nue. Je suis toujours la même mais je ne suis plus toute nue.Je ne sens pas les coups de la même façon et j'ajuste ceux que je donne.
Je suis complètement dans la bataille, dans l'instant, dans la sincérité, dans la rigueur, car être ministre est une responsabilité, pas une fantaisie.
BONUS TRACK
Où l'on apprend qu'être ministre pour Christiane Taubira, c'est un peu orwelien :
Je n'ai plus de portable sous la main depuis que je suis ministre. Le Premier ministre et le président de la République peuvent toujours passer par quelqu'un de votre entourage pour vous joindre. Quand vous êtes ministre, il y a toujours quelqu'un à côté de vous, c'est Orwell ... (rires)