La commission européenne, du fait du traité de Maastricht, exige une réduction des déficits à 3% du PIB. Un objectif partagé par François Hollande qui a promis un tel niveau de déficit dès l'année 2013.
Mais pour le président de l'Assemblée nationale, ce chiffre est "intenable". C'est ce qu'il a déclaré, invité du "Forum" Radio J dimanche. L'élu de Seine Saint-Denis se dit "persuadé que sur les 3% (le projet de budget 2013 prévoit de réduire à 3% du PIB les déficits publics, ndlr), c'était à la Commission de dire qu'on ne peut pas demander le même effort aux pays européens lorsqu'il y a de la croissance et lorsqu'il n'y en a pas".
C'est à la commission européenne qu'il fait appel, afin d'assouplir ses règles. Ne voulant pas mettre à mal les engagements du président de la République, il a lancé : "Je ne souhaite pas que ce soit la France qui donne l'impression (en posant la question) de ne pas tenir ses engagements et sa parole parce que nous aurions à le payer cher au niveau de la gestion de notre dette et de l'effort financier".
Lundi matin, sur France Inter, Jean-Vincent Placé partage également son scepticisme sur cet objectif. "L'an prochain, le traité de s'appliquera pas. On ne fera pas les 3%", a-t-il affirmé.
Le 19 septembre, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, assurait que la France peut se permettre de ne pas respecter certains des critères de Maastricht, et notamment les 3% de déficit. "Je ne pense pas que ce soit un peu plus de déficit, car ces investissements rapporteront beaucoup en termes de recettes et d'emplois", disait-il.
Lors de son dernier discours devant la Cour des comptes, le 7 septembre, François Hollande avait pourtant réaffirmé son objectif. Devant les sages de la rue Cambon, il montrait on inflexibilité : "Je confirme l'engagement pris par la France de ramener le déficit à 3% fin 2013".