La déclaration du ministre de l'Intérieur sur les civilisations est l'amorce de la campagne qui s'annonce. Notre blogueur Guy Birenbaum pense que dans les jours qui viennent l'UMP va revenir fortement aux "fondamentaux" de l'élection gagnante de 2007.
Terre brulée...
Tout indique que les mots de Claude Guéant, si discutés depuis hier sur le Web, étaient calibrés pour sortir et pour agiter le landernau (nous compris ).
En 2012, un ministre de l'Intérieur ne se fait pas "piéger", comme cela, dans une réunion à huis-clos.
Qui plus est à l'UNI.
Et la manière dont les propos ont filtré, si rapidement, ne peut pas nous leurrer (sans parler de la première source , connue pour ses dérapages sur le Web).
D'ailleurs, le cabinet du ministre a-t-il hésité à fournir le texte du discours à la presse a posteriori ?
Quant à Claude Guéant, lui-même, il a assumé ses propos, sans barguigner.
Sans parler de tous ceux qui depuis, dans sa famille, embrayent derrière lui (Arno Klasferd et consorts).
Tout cela ne sent donc pas l'improvisation.
Ne soyez pas surpris si, dans les jours qui viennent, d'autres déclarations du même genre fleurissent.
Conscients de la menace Le Pen, l'équipe au pouvoir va tenter de ramener la campagne sur ce genre de sujets à la fois très clivants, véhiculés historiquement par le Front national (sécurité, immigration, "valeurs").
Tenter de rééditer la stratégie gagnante de 2006/2007 quand le candidat Sarkozy siphonna les voix du FN, en allant le plus loin possible sur le terrain de l'extrême droite.
Une sorte de flash-back vers la "terre brulée" qui n'annonce rien de bon.
Lire aussi sur Le Lab : Guéant, un problème de civilisation
Sur Le Lab
Claude Guéant provoque une nouvelle polémique. Ce samedi, alors qu'il intervenait dans le cadre d'une réunion de l'UNI, le syndicat étudiant de droite, le ministre de l'Intérieur déclare : "Toutes les civilisations ne se valent pas".
Comme Le Lab le mettait en Une dès samedi, la petite phrase a enflammé Twitter avant d'être confirmée par les médias traditionnels. Dimanche, l'opposition s'insurge et le gouvernement fait bloc derrière le ministre de l'Intérieur.