Claude Sérillon, un chargé de com' qui a déjà des ennemis

Publié à 10h40, le 31 janvier 2013 , Modifié à 10h43, le 31 janvier 2013

Claude Sérillon, un chargé de com' qui a déjà des ennemis
Claude Sérillon, à l'Elysée, le 12 janvier (photo Reuters)

BIZUTAGE - C'est un peu le serpent qui se mort la queue. Ppréposé à la construction d'une communication présidentielle musclée et unifiée, l'ancien présentateur du JT de France 2, Claude Sérillon, suscite manifestement déjà quelques aigreurs, comme en témoignent deux articles publiés, ce jeudi 31 janvier, dans Le Parisien (article payant) et Le Nouvel Obs, qui regorgent de petites piques ... contre Claude Sérillon lui-même.

Dans Le Parisien, qui consacre donc une pleine page au nouveau conseiller de François Hollande, on apprend que Claude Sérillon a rencontré plusieurs ministres, à quelques jours d'intervention médias - Dominique Bertinotti, Najat Vallaud-Belkacem, Arnaud Montebourg ... . 

Mais on y apprend aussi et surtout que l'ancien présentateur du JT a - déjà - gagné un petit surnom, moquant le peu de concret de sa tâche à l'Elysée : 

Le préposé à la cravate de travers.

Un surnom qui s'explique assurément parles problèmes de mise en plis récurrents du chef de l'Etat. 

Le Parisien raconte également le rôle pas forcément très stratégique joué par Claude Sérillon lors de la conférence de presse tenue par François Hollande à l'Elysée, le 11 novembre dernier, transformé en éclairagiste d'un jour, là encore pour des questions ... de cravate :

On voyait le reflet des micros sur la cravate du président, il a fait changer les lumières ...

Dans un "téléphone rouge" publié dans son édition du 31 janvier, Le Nouvel Observateur raconte, lui aussi, que Claude Sérillon rencontre régulièrement des ministres ... et relate une anecdote sur "l'entretien" (sic) que Claude Sérillon a souhaité faire passer à Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif : 

Arnaud Montebourg s'est déplacé à l'Elysée, où Claude Sérillon avait réservé une petite salle. 

Jusque là, Sérillon a plutôt le beau rôle, a priori.

Problème ? En arrivant à l'Elysée, "Montebourg est d'abord passé par le bureau d'un autre conseiller, Aquilino Morelle", raconte l'Obs.

Aquilino Morelle, conseiller, lui aussi de François Hollande à l'Elysée, est un proche historique d'Arnaud Montebourg, dont il a été le directeur de campagne lors de la primaire socialiste. 

Il est aussi réputé avoir évité le départ d'Arnaud Montebourg du gouvernement lors de l'épisode "Florange" - une anecdote narrée par Morelle et Montebourg dans un récent portrait que consacrait Les Echosà la plume présidentielle. 

Voilà donc Montebourg dans le bureau de son protecteur ... où il va choisir de rester, au nez et à la barbe de Claude Sérillon et de sa salle réservée. 

L'Obs attribue cette citation directe à Arnaud Montebourg : 

Finalement, on est mieux ici, c'est plus grand ...

Le Nouvel Obs précise qu'Aquilino Morelle, pour son "plus grand plaisir", a ensuite assisté à l'entretien Sérillon-Montebourg, devenu rencontre à trois.

Dans la petite lutte d'influence et de territoire des conseillers en communication de l'Elysée, pas besoin de chercher très loin qui se trouve conforté par la diffusion de ces petites phrases assassines.

Du rab sur le Lab

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