Comment François Hollande prépare son discours de Dakar

Publié à 11h14, le 10 octobre 2012 , Modifié à 11h33, le 10 octobre 2012

Comment François Hollande prépare son discours de Dakar
François Hollande à Valletta, le 5 octobre (Reuters)

Cinq ans après Nicolas Sarkozy, François Hollande sera à Dakar, vendredi 12 octobre. Le président français devrait prononcer un discours devant l’Assemblée nationale sénégalaise. Un discours qu’il peaufine avec des historiens panafricanistes.

En 2007, Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours retentissant et controversé à Dakar, où il avançait que "l’homme Africain n’était pas rentré dans l’histoire". Cinq ans plus tard, François Hollande fait une escale de quelques heures dans la capitale sénégalaise pour prononcer un discours attendu devant l’Assemblée nationale locale.

Comment le président français prépare-t-il ce discours pour son premier "arrêt" africain en tant que chef d'Etat, avant de se rendre au sommet de la Francophonie à Kinshasa ? 

Selon Pana Presse, relayée par plusieurs médias sénégalais, François Hollande a rencontré et déjeuné avec plusieurs historiens panafricanistes "parmi lesquels le Congolais Elikia Mbokolo et le Sénégalais Mamadou Diouf".

Elikia Mbokolo est directeur d’études à Paris, à l’EHESS (Ecole des hautes études en Sciences sociales) où il officie au Centre d’études africaines, après avoir enseigné à Sciences Po Paris. En 2008, il a signé la préface de l’ouvrage "Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy" où il fait un parallèle entre le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy et celui sur l’Afrique de Victor Hugo, en 1879, pour le 31e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Quant à Mamadou Diouf, directeur du département d’études africaines de l’université Columbia à New York, il est présenté par la presse sénégalaise comme le "Guaino" de Hollande pour ce discours en terre Teranga.

Spécialiste de la période coloniale et diplômé de la Sorbonne, Mamadou Diouf, interrogé par la Ligue des Droits de l’Homme, analysait le discours de Dakar version Sarkozy :

Je ne crois pas que le combat à mener est de récuser l’approche de Sarkozy, ni même sa vision de l’Afrique.

La question que nous devons nous poser est de savoir pourquoi se donne-t-il le droit de nous tancer et de juger nos pratiques d’une part et d’autre part pourquoi sommes-nous obligés de répondre, de nous indigner.

Pourquoi son discours fait-il mouche nous obligeant à sortir la grande et la petite artillerie pour lui dire qu’il s’est planté et trompé d’époque.

Devons-nous réellement prêter attention à son discours ou devons-nous faire en sorte qu’il ne puisse plus prendre avec une telle arrogance et un tel mépris — un mépris fait de tant d’ignorance — cette liberté que s’octroie le maître vis-à-vis de l’esclave : lui dire son fait, le définir, lui attribuer une essence qui affiche son comportement, sa moralité douteuse, sa sexualité débridée tout en se rendant disponible pour le corriger et le punir parce qu’il le connait mieux que tout le monde.

 

Du rab sur le Lab

PlusPlus