Comment Jean-Christophe Cambadélis a été mis au ban lors du meeting de Benoît Hamon à Bercy

Publié à 20h41, le 21 mars 2017 , Modifié à 20h44, le 21 mars 2017

Comment Jean-Christophe Cambadélis a été mis au ban lors du meeting de Benoît Hamon à Bercy
© REGIS DUVIGNAU / POOL / AFP

Le meeting de Benoît Hamon à Paris-Bercy, dimanche 19 mars, n’a pas été de tout repos pour Jean-Christophe Cambadélis. A l’annonce de son nom par le speaker, le Premier secrétaire du PS a en effet été sifflé par une partie du public venu soutenir le candidat socialiste à la présidentielle.

Le député de Paris s’est aussi vu privé de parole par l’équipe de Benoît Hamon lors de ce meeting où plus de 15.000 personnes étaient présentes. Et ce alors même que plusieurs responsables PS, comme la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, se sont exprimées.

Le Canard Enchaîné daté du mercredi 21 mars rapporte que Jean-Christophe Cambadélis a aussi été "relégué derrière les VIP" présents dans le carré des élus et même "interdit de premier rang sur la scène, à la fin du discours de Benoît Hamon". Des petites humiliations confirmées auprès du Lab par la rue de Solférino, qui évoque "le sectarisme de l’entourage" de Benoît Hamon. Avec ces précisions :

 

 

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Jean-Christophe Cambadélis a été démarché par l’équipe du candidat pour prendre la parole mais on a découvert qu’il n’était pas prévu sur le conducteur. On lui avait demandé d’intervenir vers 13h30 (au tout début du meeting, ndlr) alors qu‘il arrivait vers 14h15.

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Selon l’hebdomadaire satirique, Benoît Hamon et son équipe reprochent à Jean-Christophe Cambadélis son refus de "condamner Manuel Valls et Stéphane Le Foll, qui roulent pour Emmanuel Macron".

Sans aller pour le moment jusqu’à soutenir le candidat à la présidentielle d’En Marche! l’ancien Premier ministre n’a pas parrainé Benoît Hamon alors que les candidats à la primaire de la Belle Alliance Populaire s’étaient engagés à soutenir le vainqueur. Le candidat du PS à la présidentielle lui avait alors fait la leçon sur "la démocratie" et le "respect de la parole donnée". Pour ne pas arranger son cas, Manuel Valls a aussi publié une tribune dans le JDD dimanche 19 mars, répondant à ceux qui l’accusent de "trahison".

"Le rôle de Jean-Christophe Cambadélis, c’est de tenir les deux bouts de la chaîne", réplique-t-on au PS. En clair : le Premier secrétaire du PS veille à ne pas se mettre à dos les socialistes qui n’ont pour le moment pas officiellement apporté leur soutien à Emmanuel Macron. Le député de Paris tente ainsi de stopper, au moins retarder, l’hémorragie des départs vers l'ex-ministre de l'Economie.

Joint par le Lab, Jérôme Guedj, le porte-parole de Benoît Hamon, minimise les tensions. Il précise :

 

 

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Je ne sais même pas si les prises de parole étaient organisées. Le lendemain, au Bureau national du parti, tout le monde s’est accordé pour dire que le PS avait joué le job dans les parrainages et dans la mobilisation pour le meeting de Bercy. Je ne crois pas qu’il y ait eu un traitement délibéré. Je n’y vois pas de malice.

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Concernant les sifflets dans la salle contre Jean-Christophe Cambadélis, venant du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) selon le Canard enchaîné, Jérôme Guedj souligne que "dans la salle il y avait peu de socialistes, mais le peuple de gauche qui n’apprécie pas trop le PS". C’est ballot. 

Du rab sur le Lab

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