Départementales : EELV estime que ses scores sont sous-estimés par le ministère de l'Intérieur

Publié à 11h12, le 23 mars 2015 , Modifié à 15h48, le 23 mars 2015

Départementales : EELV estime que ses scores sont sous-estimés par le ministère de l'Intérieur
Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse. © AFP

2,03%. C'est le score obtenu, dimanche 22 mars par les binômes Europe Écologie-Les Verts au premier tour des élections départementales selon les derniers décomptes du ministère de l'Intérieur. Autant dire une véritable déconvenue pour le parti écologiste qui pouvait espérer, au début de l'année encore, atteindre 7% des suffrages. Sauf que les principaux intéressés contestent ce chiffre. Ils estiment que le vote EELV est largement sous-estimé car il ne prend pas en compte les alliance avec le PS ou le Front de Gauche. Sur Twitter, les cadres du parti multiplient les arguments pour démontrer que les résultats annoncés hier soir sont bien loin de refléter la réalité du vote. Petit passage en revue de ces arguments de plus ou moins bonne foi:


 

#Le ministère de l'Intérieur fait n’importe quoi sur les chiffres

C'est l'argument "désintox" défendu par certains cadres écologistes. Le ministère de l'Intérieur ferait n'importe quoi avec les chiffres, quand il ne les manipulerait pas carrément. Un des premiers à l'utiliser? Le porte-parole des Verts Julien Bayou qui s'est ému, dimanche soir, sur LCP des projections du ministère de l'Intérieur. "La préfecture a fait n’importe quoi, peut-être sur consigne, mais clairement il a été demandé de plomber les résultats. 2% ce n’est pas vrai, on est plutôt vers 10%", assure alors l'écologiste.


 

Le secrétaire national adjoint EELV, David Cormand, dénonce lui sur Twitter une "opération pipotage" du ministère de l'Intérieur. Plus sobre, Yannick Jadot, invité de RFI, indique juste que le "score des écologistes est autour de 11% et que le chiffre annoncé par le ministère de l'Intérieur n'est pas correct." Sur Twitter, l'élue d'Hénin-Beaumont Marine Tondelier appelle à la fin de "l'intox du ministère de l'Intérieur" agrémentant ses posts des hashtags #Désintox #Lesvraischiffres.


 

#On n’était pas présents dans tous les cantons

C'est la deuxième explication avancée par les écologistes pour justifier leur score. Ils n'avaient pas de binômes dans tous les cantons. Donc celui-ci est mécaniquement bas comparé aux "gros partis" présents en plus grand nombres dans les départements. A en croire David Cormand, le score moyen des candidats écologistes dans les cantons où ils se présentaient seuls serait plus proche des 10%. Julien Bayou rappelle de son côté, que le parti écologiste est présent dans moins de la moitié des cantons, et en autonomie que dans 1/6ème d'entre eux. Des facteurs qui feraient automatiquement baisser leur score.

Dans la même veine, le conseiller fédéral EELV Enzo Poultreniez souligne que, selon lui, si les Verts font un score si bas, c'est qu'ils ont choisi de se retirer des cantons "à risque FN". Et que c'est bien mal leur rendre la pareille que de "comptabiliser tout de même" les endroits où les écologistes font zéro voix.


 

#Avec le Front de Gauche on est à 13,6%, avec le PS à 27%

"Quelles que soient les alliances passées, on fait de bons scores". Voilà comment pourrait-être résumée la position défendue par une partie de l'appareil d'EELV, lundi 23 mars. "Sur les 448 cantons où EELV présentait des candidatures écolo-citoyennes avec tout ou partie du Front de Gauche, le score moyen est de 13,6%", indique ainsi David Cormand sur Twitter. "Dans les 157 cantons où elle présentait des alliances avec le PS, le score moyen est de 27%", ajoute-t-il. De bons scores résumés par le secrétaire général d'EELV dans le 20ème arrondissement de Paris, Stéphane Sitbon-Gomez:

Bien sûr, ceux favorables à un retour des écologistes au gouvernement comme Denis Baupin (voir ici), insistent sur les meilleurs résultats obtenus par les binôme PS-EELV. C'est d'ailleurs la "bonne nouvelle de la soirée" pour le député de Paris qui explique que "grâce aux accords passés avec le PS, des dizaines de candidats EELV sont qualifiés pour le second tour des départementales".


 

Des explications qui ne satisfont pas tout le monde au sein du parti écologiste. Invité de LCP/Public Sénat, dimanche 22 mars, la sénatrice EELV de Paris, Léila Aïchi, très remontée, a dénoncé "l'absence totale de cohérence" et le "fiasco" du "virement à gauche" des écologistes amorcé par Cécile Duflot.

Je suis extrêmement déçue par le score d'EELV. C'est la démonstration que la stratégie de Cécile Duflot n'a pas fonctionné. [...] Il  faut impérativement que l’on arrête d’être sectaires et qu'on soit dans une dynamique d'ouverture.

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