Comment Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen surjouent la complicité sur Twitter

Publié à 15h57, le 10 décembre 2015 , Modifié à 18h30, le 10 décembre 2015

Comment Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen surjouent la complicité sur Twitter
Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

TOUT LE MONDE IL EST BEAU - Rien de tel qu’un emoji bisou pour faire oublier les divergences au sein d’un parti.

Cela dure depuis quelques mois : Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen affichent une complicité en s’interpellant régulièrement sur Twitter.

En octobre, c’était une vidéo d’un député LR s’emportant contre le Front national qu’avait tweetée, moqueuse, Marine Le Pen à l’adresse de sa nièce. Quand la présidente du parti préconise la prise de Xanax, un anxiolytique, Marion Maréchal-Le Pen de propose un "budget région pour une cellule de soutien psychologique".

Rebelote il y a quelques jours. Après l’appel de La Voix du Nord à ne pas voter pour Marine Le Pen, candidate FN du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marion Maréchal-Le Pen semble s’amuser d’une déclaration de Bernard Tapie, propriétaire de La Provence, qui aurait "promis d’utiliser" le journal contre le FN.

Et ce jeudi 10 décembre, c’est Marine Le Pen qui souhaite un bon anniversaire à sa nièce, laquelle lui demande de "lui offrir sa victoire comme cadeau".

Le dernier sondage donne, en effet, le Front national perdant dans les régions briguées par les deux femmes. Xavier Bertrand en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Christian Estrosi en Paca pourraient bénéficier du report de voix des candidats de gauche qui se sont retirés.

Cette complicité surjouée masque des divergences de fond sur la ligne du parti. Marion Maréchal-Le Pen, protégée de son grand-père Jean-Marie Le Pen, avait par exemple participé à la "Manif pour tous" quand Marine Le Pen estimait qu’elle n’y avait pas sa place en tant que présidente de parti. C’est d’ailleurs devant un collectif du mouvement que la candidate FN en Paca s’était engagée à ne plus subventionner les plannings familiaux si elle remportait la région. Pourtant, quelques jours plus tard, Marine Le Pen avait pris acte de cette décision, mais annoncé qu’elle ne les fermerait pas.

Autre exemple : en février, Marion Maréchal-Le Pen validait la théorie du "grand remplacement" en affirmant, sur BFMTV, sa crainte de voir disparaître les "Français de souche". La présidente du Front national avait pourtant tranché, le 2 novembre, en dénonçant une "vision complotiste". Depuis, elle s’est cependant sensiblement rapprochée de cette théorie de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus.

Durant la gestion du cas Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen avait également pris soin de ne pas attaquer son grand-père trop frontalement, contrairement à sa tante.

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