DEBRIEF – Opération séduction, pour François Hollande, ce mercredi, vis-à-vis des journalistes, avec une conférence de presse de plus de 90 minutes. Objectif : se démarquer à tout prix du candidat-président, et afficher des relations "apaisées" avec la presse. Verdict : à moitié réussi.
Des rapports avec la presse différents de ceux de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy tire à boulets rouges sur la presse ? François Hollande prend le contre-pied et brosse les journalistes dans le sens du poil.
Une conférence de presse "apaisée", occasion pour François Hollande de démontrer toute l’attention qu’il porte aux journalistes. Ce mercredi 25 avril, le candidat socialiste a répondu pendant plus de 90 minutes à la presse. Le Lab vous résume trois moments forts de cet échange.
Défenseur du pluralisme de la presse et respectueux des journalistes … mais distribuant des coups de griffes.
Il l'a assuré. Il a même demandé à ce qu'on lui rappelle en cas d'oubli : François Hollande ne s'en prendra pas aux journalistes.
S'il y a des "questions impertinentes", je ne susciterai aucun rire de ses collègues qui sont aussi peu charitables que ceux des socialistes.
Donc : non, sa conférence de presse n'était pas faite pour cajoler la presse, quand bien même elle tombe un jour où ses adversaires de l’UMP tombent à bras raccourcis sur Libération et l’Humanité, pour leurs unes.
Défense de Hollande en deux temps :
Ma conférence de presse était prévue depuis longtemps [...] Ne comptez pas sur moi pour faire des procès à la presse.
Et en profite pour un nouveau coup de griffe contre les unes du Figaro, qu’il juge éhontément pro-Sarkozy et auquel il a refusé tout entretien. Hollande se fait en effet le titreur d’un jour du quotidien :
Je me demande même si le 7 mai, le Figaro ne titrerait pas "François Hollande élu président de la République : embarras au Parti socialiste".
Une rencontre avec la presse tous les 6 mois ?
C’est ce que François Hollande a proposé, pour "rendre compte des actions faites" :
Ca ne veut pas dire ne pas intervenir si l'actualité l'exige ou en cas de réunions internationales. Mais il est très important qu’il puisse y avoir rencontre entre la presse et le Président de la république.
Il y a eu plusieurs époques. Une ou le Président parlait peu ; il avait deux temps : le 14 juillet et le 31 décembre. Des reproches ont été faits.
Puis le Président parlait beaucoup – l’actuel-. Il a fait repentence. Il a dit qu’il avait trop parlé.
Ces rencontres devraient avoir lieu dans des endroits neutres.
De la relation entre journalistes et politiciens
En conférence de presse, bien avant d'intervenir, François Hollande appellait les journalistes par leur préom ; à défaut, au moins par le nom de leur médias - exception faite pour les journalistes étrangers.
Si la pratique est courante, y compris chez Nicolas Sarkozy, elle dénote de l'attention portée par le candidat socialiste au monde médiatique.