Conseil constitutionnel : le coup de gueule de Robert Badinter

Publié à 18h00, le 19 mai 2012 , Modifié à 18h34, le 19 mai 2012

Conseil constitutionnel : le coup de gueule de Robert Badinter
Robert Badinter, le 21 octobre 2011, à Quimper. (Maxppp)

Robert Badinter ne veut pas que Nicolas Sarkozy puisse siéger au Conseil Constitutionnel. Plus que la personne de l'ancien chef de l'Etat, c'est le principe même de la nomination à vie des anciens présidents de la République que l'ancien ministre de la Justice dénonce dans une tribune parue ce samedi 19 mai, dans les colonnes du Monde.

  1. "Il n'est que temps d'en finir avec cette aberration institutionnelle."

    Sur lemonde.fr

    Le départ de Nicolas Sarkozy de l'Elysée et sa volonté proclamée de siéger au Conseil constitutionnel mettent à nouveau en lumière l'insoutenable paradoxe de la présence à vie des anciens présidents de la République dans cette institution.

    écrit Robert Badinter en préambule d'une tribune intitulée "L'exception française de trop".

    Celui qui fut président du Conseil constitutionnel à la fin des années 1980 remonte ensuite dans les annales de la Vème République. Quand le général de Gaulle voulut prendre soin des anciens présidents Coty et Auriol en leur proposant cette nomination à vie. Seul le premier accepta.

    Depuis, l'article 56 est resté dans la Constitution écrit Robert Badinter, mais "la condition materielle des anciens présidents de la République s'est améliorée" et leur présence "s'avère comme une aberration institutionnelle".

    Cette tribune de l'homme qui fit abolir la peine de mort en 1981 ne doit pas seulement se lire comme une charge contre Nicolas Sarkozy. Jacques Chirac en prend aussi pour son grade, Robert Badinter déplorant, en le visant, sans le nommer : 

    Ainsi, un ancien président de la République condamné en justice peut en toute légalité demeurer sa vie durant membre du Conseil constitutionnel.

    Jamais deux sans trois. Valéry Giscard d'Estaing s'attire lui aussi les foudres de Robert Badinter qui lui reproche de ne pas toujours siéger : "Pareille attitude souveraine illustre l'anachronisme de la présence des anciens présidents au sein du Conseil".

    Et l'ancien sénateur des Hauts-de-Seine de conclure en apostrophant le nouveau chef de l'Etat : 

    Nous attendons donc du président Hollande qu'à l'occasion de la révision annoncée du statut du président de la République, il soit mis un terme à cette insoutenable exception française.

Du rab sur le Lab

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