Copé-Fillon : pour qui roule la Droite populaire?

Publié à 14h48, le 21 septembre 2012 , Modifié à 15h38, le 21 septembre 2012

Copé-Fillon : pour qui roule la Droite populaire?
Lionnel Luca, député de la Droite populaire, soutient Jean-François Copé (Maxppp).

Après la bataille des parrainages à l'UMP, la course à la présidence est lancée avec le duel entre Jean-François Copé et François Fillon. Chacun rivalise pour séduire les militants et attirer les soutiens au sein du parti. Parmi eux, le collectif de parlementaires de la Droite populaire, médiatique groupe de députés au sein de l'UMP. 

>> Droite populaire : 12 soutiens de Copé, 3 pour Fillon

La Droite populaire incarne l'aile droite du parti. Idéologiquement, elle est plutôt proche de Jean-François Copé. Et ça se vérifie en vue de l'élection interne pour la présidence de l'UMP. Sur 22 parlementaires de la Droite populaire, ou ayant signé la motion de ce collectif pour le congrès, douze soutiennent le secrétaire général du parti. Trois s'alignent aux côtés de François Fillon

"Pour moi, c'est Jean-François Copé, parce que c'est le plus à droite", lance Alain Marsaud, député des Français de l'étranger et signataire de la motion de la Droite populaire pour le congrès. Valérie Boyer, élue des Bouches-du-Rhône soutient elle François Fillon. "J'ai toujours cru qu'on pouvait à la fois être de la Droite populaire et se reconnaître dans la droite sociale". La députée vient d'être nommée porte-parole de la campagne de l'ancien Premier ministre.

Mais pas question d'avoir une consigne collective, signale Thierry Mariani au Lab, le fondateur de la Droite populaire. Le collectif tient à "l'indépendance des personnalités qui le compose". A tel point que Jacques Myard, député des Yvelines refuse de choisir entre Jean-François Copé et François Fillon pour cette raison : "J'ai décidé de garder ma totale indépendance. Je voterai sans doute pour quelqu'un, mais mon choix ne sera pas public. Je pourrai vivre avec l'un comme avec l'autre". 

(Thierry Mariani, fondateur de la Droite populaire (Maxppp)) 

Au niveau des idées, Jean-François Copé est-il plus proche des idées de la Droite populaire que François Fillon ?"Oui, je le pense", admet Thierry Mariani. "Mais ce n'est pas la condition du choix", précise celui qui soutien le secrétaire général de l'UMP "à titre personnel, pas au nom de la Droite populaire". 

Pour lui, "la question est de choisir qui va organiser le mouvement avec les municipales de 2014 pour objectif". "L'élection à l'UMP est un choix d'homme plutôt que le choix d'une ligne politique". Et le collectif "refuse de devenir un argument de campagne pour l'un ou l'autre des candidats", lance Thierry Mariani. 

Les fillonistes sont en minorité au sein de la Droite populaire. Et ceux qui le sont veulent croire qu'on peut à la fois se reconnaitre dans ce mouvement, et dans la Droite sociale, club de réflexion lancé par Laurent Wauquiez. "J'ai toujours cru qu'on pouvait à la fois être Droite populaire et se reconnaître dans la droite sociale", explique au Lab Valérie Boyer, filloniste. Même analyse du côté de Philippe Vannson, député qui se déclare "gaulliste social", et qui voit en François Fillon le "fils spirituel de Philippe Séguin". 

 (Valérie Boyer, à l'Assemblée nationale (Maxppp)) 

Très en vue pendant la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, notamment sur des sujets comme l'immigration, la sécurité ou la fraude, la Droite populaire a été remarquée dans les médias par ses prises de position. Pour le congrès, si elle ne soutient pas un candidat, la Droite populaire propose une motion pour porter sa voix. Au centre de ses préoccupations : "la Nation", le "travail", "une France souveraine", les "dépenses publiques". 

Jean-François Copé, soutenu par une majorité des membres de ce mouvement a promis la création de "mouvements" au sein du parti. Dès le mois de mai, le secrétaire général de l'UMP avait lancé cette idée. Dans Le Figaro, il estimait que "ces mouvements doivent avoir les moyens de s’exprimer et de travailler au sein de notre famille politique".

Plus récemment, dans un entretien accordé à Atlantico.fr, Jean-François Copé rappelle "qu'il ne s’agit pas de faire des chapelles, des écuries présidentielles ou autres ; il s’agit de faire de ces mouvements, des lieux de débats internes, au bon sens du terme,pour présenter les idées nouvelles, pas pour des querelles de personnes". Une proposition par ailleurs déjà prévue par les statuts de l'UMP depuis sa création mais jamais mise en application. "C'est un marché de dupe cette histoire", dégaine Thierry Mariani. "Ca serait la première fois que les statuts sont enfin respectés, on nous avait dit que la diversité serait déjà respectée dans le passé. Ni Juppé, Sarkozy, Devedjian, Bertrand ne l'ont mise en oeuvre", regrette-t-il.  

Liste des soutiens de Jean-François Copé au sein de la Droite populaire : 

> Yves Albarello 

> Jean-Claude Bouchet 

> Nicolas Dhuicq 

> Sauveur Gandolfi-Scheit 

> Christophe Guilloteau

> Patrick Labaune

> Lionnel Luca 

> Thierry Mariani

> Philippe Meunier 

> Bernard Reynès 

> Dominique Tian 

> Alain Marsaud 

Liste des soutiens de François Fillon :  

> Valérie Boyer 

> Michel Terrot

> François Vannson 

Ils ne se prononcent pas : 

> Jean-Pierre Decool

Le député du Nord n'étant pas encarté UMP, il ne se prononce pas sur ce vote et "laisse le soin à ses collègues de se prononcer". 

> Jacques Myard

Jacques Myard préfère "garder sa totale indépendance". "Je voterai sans doute pour quelqu'un, mais je veux garder mon indépendance, comme je l'ai toujours fait au sein de l'UMP. Je pourrai vivre avec l'un comme avec l'autre. "

> Michel Voisin

Michel Voisin préfère également s'abstenir de choisir publiquement. "Vous savez quand vous avez des copains de 20 ans, je n'ai pas envie de faire plaisir à l'un, et de faire le salaud avec l'autre", glisse-t-il au Lab. Par ailleurs, le député est occupé par des élections internes au sein de la fédération UMP de l'Ain et préfère ne "pas troubler ce processus par un choix d'ordre national". 

> Gérald Darmanin

Il n'est pas un député de la Droite populaire mais signataire de leur motion en vue du prochain congrès. Soutien de Xavier Bertrand, il attend que la campagne avance afin de se prononcer. 

Ils n'ont pas répondu à nos sollicitations : 

Patrice Verchère 

Philippe Vitel 

Franck Gilard 

Pour qui roule la Droite populaire ? En une image : 

Du rab sur le Lab

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