352.000 données publiques rassemblées à la même adresse : data.gouv.fr. Révolution Wikileaks oblige, l'Etat veut se mettre à la transparence. Trouver la liste complète des gares, des bureaux de poste, mais aussi le nombre de naissances, de création d'emplois et de vols à l'arme blanche commis dans son département, le tout en un clic, voilà la promesse de data.gouv.fr. Le Lab est allé s'y promener lundi matin. Verdict.
Comment ça marche ?
Sur Data.gouv.fr
Le 21 février 2011, le Premier ministre François Fillon crée par décret la mission Etatlab chargée de plancher sur la création de data.gouv.fr.
Il s'agit de rassembler au même endroit les données officielles du gouvernement, les rapports des ministères et les statistiques de l'Insee. Les données sont livrées sous leur forme brute, souvent des tableaux Excel. Nous ne savons pas encore si data.gouv contient des données inédites ou est juste une compilation de ce que l'on pouvait trouver sur les sites des ministères.
Le Premier ministre, lors d'une conférence de presse le 30 novembre annonçant le lancement de la plateforme, a estimé qu'elle contribuerait à "ouvrir des discussions" entre les politiques et les citoyens.
Cette initiative contribuera donc à renforcer la transparence de l’action de l’État. Elle ouvrira le champ à une discussion avec les citoyens à qui les institutions – celles de l’État mais aussi celles des collectivités locales –doivent rendre des comptes.
Lire l'intervention complète ou voir la video ci-dessus.
Discours du Premier ministre aux 4èmes Assises du numérique à l'Université Paris-Dauphine
On a déjà trouvé des perles
Retrouvez ici la liste de nos trouvailles amusantes sur data.gouv.fr. Et n'hésitez pas à ajouter les vôtres dans les commentaires, nous les ajouterons.
- Vous avez des doutes sur l'appelation AOC du camembert sur votre plateau de fromage ? Cliquez ici pour avoir la liste officielle. Mais chaussez vos lunettes, il y a 3 638 produits répétoriés...
- Vous trouvez que le prix du bouquet de fleur augmente ? Vous ne croyez pas si bien dire. Retrouvez ici le taux d'inflation de chaque fleur. Par exemple, le bégonia coûte deux euros de plus en moyenne qu'en 1998.
- Votre nièce veut un poulain pour Noël ? Par là, la liste des centres agréés de collecte de sperme de chevaux. Et leur numéro. Pour Noël prochain, vous êtes dans les temps.
Un futur baromètre des préoccupations des Français ?
Eric, blogueur pour presse-citron fait dans un billet annonçant la création de data.gouv une remarque très intéressante. Data.gouv publie en page d'accueil la liste des sujets les plus recherchés. Et si cette liste devenait un baromètre de ce qui intéresse les Français ?
EXTRAIT
Il est intéressant de noter également les thématiques figurant dans les plus recherchées (un classement encore probablement pas très significatif vu que le portail a ouvert seulement quelques minutes avant la rédaction de cet article) par les internautes, avec dans le trio de tête : résultats des élections, effectifs de la fonction publique et sécurité et criminalité.
Montebourg et les précédents
Le gouvernement français n'est pas la première institution à créer une plateforme de données publiques. En régions et à l'étranger, des initiatives similaires ont déjà été prises.
- Notamment par Arnaud Montebourg en Saône-et-Loire, département dont le socialiste est président. Le troisième homme de la primaire PS est à l'origine d'opendata71.fr, en ligne depuis septembre 2011.
- La ville de Montpellier a son propre portail de partage des données publiques, MontpellierNumérique. Paris, Rennes et Bordeaux ont également leur site open-data.
- L'Observatoire national de la délinquance (OND) avait lancé en avril 2009 cartocrime.net, dont l'objectit était de recenser les crimes localité par localité. Interface vieillote, complexité d'utilisation, le site est resté entre les mains des initiés.
- Le Kenya a aussi son site d'opendata ouvert à l'été 2011. Le Kenya est le pays d'Afrique sub-saharienne avec un des meilleurs accès à Internet.
- Le site anglais Where does my money go ? (Où va mon argent ?) utilise l'open data de façon originale : en entrant votre salaire, vous pouvez savoir à quels postes sont affectées les charges prélevées dessus. Le site se sert des chiffres produits par data.gov.uk, la plateforme de données publiques en ligne outre-Manche depuis janvier 2010.
Cet article se construit avec vous !
Vous avez vu un lien, une video, un tweet susceptible d'enrichir ce sujet ? Collez le lien dans les commentaires, nous l'ajouterons à notre sélection !