Déclarations de patrimoine : les contorsions d'Alain Vidalies

Publié à 10h18, le 05 juin 2013 , Modifié à 10h57, le 05 juin 2013

Déclarations de patrimoine : les contorsions d'Alain Vidalies
Alain Vidalies sur i>TÉLÉ le 5 juin 2013 (image i>TÉLÉ)

TUTTO VA BENE - Invité de i>TÉLÉ ce 5 juin, Alain Vidalies a usé de quelques contorsions pour expliquer que le point du projet de loi sur la publication des déclarations de patrimoine ne correspondra finalement pas à l'intention première de François Hollande ... tout en la respectant à la lettre.

Mardi soir, un amendement des députés socialistes, présenté par le président de la commission des lois Jean-Jacques Urvoas, a en effet été adopté et sera intégré au texte final. Conséquence : contrairement à ce qui était écrit dans le projet de loi, les déclarations de patrimoine des quelques 6.000 parlementaires et responsables exécutifs locaux ne seront pas rendues publiques. Elles ne seront que consultables avec interdiction de les diffuser sous peine d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Sur i>TÉLÉ, le ministre chargé des relations avec le Parlement assure qu'il ne s'agit aucunement d'un "recul" puisque les demandes de François Hollande sont respectées :

Ce n’est pas un recul, nous avions une feuille de route donnée par le président qui était très claire : à la fois la publication et le respect de la vie privée, c’est ce qu’il avait dit lors de sa conférence de presse.

Une déclaration suivie d'une série de tweets deux heures plus tard pour bien ancrer le message, dont celui-ci :

Conformément au souhait du Président de la République, la loi sur la transparence rend publics les patrimoines en respectant la vie privée.

— Alain Vidalies (@AVidalies) 5 juin 2013

La modification apportée par l'amendement socialiste serait donc la solution pour respecter le point "vie privée" de la volonté élyséenne. Bref, en transformant la proposition d'origine du président, les députés ont su traduire les intentions présidentielles mieux que François Hollande lui-même. Si si.

Ce n’était pas la proposition d’origine du président, chacun l’a bien compris, mais les parlementaires ont fait valoir leurs arguments qu’il y avait une vie privée, il y a des familles, des enfants autour ... Franchement, la dérive voyeuriste

On voulait arriver à l’efficacité et à la vigilance citoyenne.

Le ministre explique ensuite l'intérêt de cette consultation par les citoyens, et ce malgré toute interdiction de publication :

Peut-être y a-t-il de fausses déclarations, alors le citoyen pourra intervenir car ce qui est important, c’est qu’il pourra aller voir à la préfecture la déclaration et s’il a des interrogations, il pourra écrire à la Haute autorité qui aura les pouvoirs d’investigation.

Et d'insister sur ce qui lui semble être le point phare du projet de loi sur la transparence, à savoir cette nouvelle Haute autorité aux pouvoirs renforcés:

Franchement, le plus important dans cette affaire c’est la création de la Haute autorité, et surtout le fait qu’on lui donne des pouvoirs très importants.

A son annonce, le projet de publication des déclarations de patrimoine avait immédiatement été pris en grippe par de nombreux parlementaires, à commencer par le titulaire du perchoir, Claude Bartolone. Ce dernier avait multiplié les interviews pour dénoncer la "démocratie paparazzi" et le risque de "voyeurisme". Il a finalement obtenu gain de cause et n'a pas manqué de souligner auprès du Figaro le 4 juin : 

C’est la preuve du lien de confiance qui existe entre le président de la République et moi.

Du rab sur le Lab

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