Claude Bartolone, premier lobbyiste contre la publication des déclarations de patrimoine

Publié à 07h47, le 16 avril 2013 , Modifié à 08h54, le 16 avril 2013

Claude Bartolone, premier lobbyiste contre la publication des déclarations de patrimoine
Claude Bartolone à Matignon le 11 avril 2013 (Maxppp)

Depuis que François Hollande a annoncé que ministres - dès le 15 avril - et parlementaires - lorsque la loi sera adoptée - doivent rendre public leur patrimoine, Claude Bartolone est en campagne pour le "non". Après une interview au Figaro le 10 avril dans laquelle il parlait de "voyeurisme" pouvant "alimenter le populisme", le président de l'Assemblée nationale continue de gronder dans Libération ce 16 avril.

Claude Bartolone raconte ainsi qu'il a vu pour la première fois des gens "passer devant chez [lui] pour prendre des photos" de sa maison, en Seine-Saint-Denis.

Il reconnait prendre sur ce sujet une "liberté de ton" inhabituelle et affirme que cela n'est "pas si facile". Il explique cependant qu'il s'est donné pour mission de lutter contre un "climat d'antiparlementarisme" qui risque d'être renforcé par ce genre de déballage.

Alors que la journaliste lui demande ce qu'il y a à perdre à jouer la transparence, le président du perchoir répond :

Nous n'avons rien à gagner : cet affichage ne permet pas de démasquer les fraudeurs et cet exhibitionnisme n'éteint pas les doutes des citoyens.

Inutile, c'est la ligne de Claude Bartolone qui répond également :

La démocratie paparazzi, ce n'est pas mon truc. On va assister au hit-parade des riches, des pauvres, de ceux qui ont réussi, pas réussi !

C'est censé être une réponse à l'affaire Cahuzac mais la publication des patrimoines des ministres - et des élus - n'aurait rien empêché : Monsieur Cahuzac n'aurait pas déclaré un compte à Singapour.

Il préférerait que la liberté de la presse et l'indépendance de la justice soient renforcés, "deux piliers qui ont permis la révélation de cette affaire".

Outre ces différentes interviews, une note de travail de Claude Bartolone sur la transparence, rendue à l'origine à Jean-Marc Ayrault, a également été diffusée sur lemonde.fr. Il y explique pourquoi une telle transparence serait "inefficace et dangereuse" et propose plutôt de "donner de vrais pouvoirs"à une Haute autorité de la transparence et d'alourdir les peines d'inéligibilité. 

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