HOP HOP HOP - Parmi l'arsenal de mesures annoncées par François Hollande ce 10 avril en réaction à l'affaire Cahuzac, la publication des déclarations de patrimoine des ministres, mais aussi des parlementaires, est l'une des plus discutées. Le président socialiste de l'Assemblée nationale ne se prive pas de faire connaitre son désaccord.
Dans une interview diffusée ce mercredi soir sur Lefigaro.fr, Claude Bartolone explique qu'il cautionne le renforcement du contrôle sur les déclarations des responsables politiques mais fait également savoir ses "réserves" quant à leur publication aux yeux de tous :
Je vais être franc, je suis réservé quant à la publication du patrimoine des élus.
La dérive individuelle de M. Cahuzac ne doit pas déboucher sur une culpabilité collective. Je mets en garde contre toute initiative qui viendrait alimenter le populisme. Déclarer, contrôler, sanctionner, c'est de la transparence.
Rendre public, c'est du voyeurisme.
Le président du Palais Bourbon fait savoir que le Parlement amendera le texte qui lui sera présenté s'il ne lui convient pas. Il plaide également pour que les réformes ne se fassent pas dans la précipitation :
L'émotion d'un moment ne doit pas aboutir à ce que les députés soient jetés en pâture. La France compte des milliers d'élus. Des gens modestes, honnêtes, qui travaillent parfois bénévolement, font des sacrifices. Ne leur faisons pas payer la faillite morale d'un homme.
Le Parlement aura à dire son mot sur ce texte.
Les ministres ont jusqu'au 15 avril pour rendre publiques leurs déclarations de patrimoine sur le site de leur ministère. Les parlementaires, eux, ne seront concernés qu'après adoption de la loi, a prévenu François Hollande.