Après Le Figaro la veille, le collectif anti-mariage gay de La manif pour tous se paye une publicité dans Le Monde daté du 11 avril. Une pleine page entre la rubrique "politique" et "société" qui "scandalise" Pierre Bergé. L'homme d'affaires a racheté le quotidien en 2010 et en est le président du conseil de surveillance.
La publicité est une sorte de tract anti-mariage gay adressée aux sénateurs, qui discutent et votent le texte jusqu'au 12 avril, et sur laquelle on peut notamment lire :
Mesdames, Messieurs les Sénateurs, le texte du "mariage pour tous" et l'issue de la crise morale, sociale et politique sont entre vos mains. Nous comptons sur votre sagesse démocratique et le rejet du texte pour aider le Président de la République à retirer le projet de loi Taubira.
La publicité rappelle également qu'une manifestation aura lieu en mai si le collectif "n'est pas entendu d'ici là".
Ce 10 avril, Pierre Bergé, par ailleurs très engagé pour le mariage homosexuel, a parlé de "honte" sur son compte twitter, estimant que "ceux qui l'ont acceptée ne sont pas dignes de travailler" pour le quotidien :
profondément scandalisé que le journal #LeMonde ait publié une publicité pour #lamanifpourtous contraire aux valeurs de ce journal. 1/2
— Pierre Bergé (@pvgberge) 10 avril 2013
#LeMonde#lamanifpourtous j'ai demandé des explications à Louis Dreyfus. A suivre. 2/2
— Pierre Bergé (@pvgberge) 10 avril 2013
Cette pub dans #LeMonde est tout simplement une honte et ceux qui l'ont acceptée ne sont pas dignes de travailler dans ce journal. À suivre.
— Pierre Bergé (@pvgberge) 10 avril 2013
Louis Dreyfus est le directeur de la publication du Monde.
Le collectif de La Manif pour tous multiplie ces derniers jours les achats d'espace. Selon les chiffres du Monde, le tarif d'une publicité sur la page 11 est de 138.000 euros.
[Edit 21h15] Comme le rappelle Rue89, le mouvement All out a également publié une publicité dans Le Monde il y a quelques semaines. Il s'agissait alors d'un encart favorable au projet de mariage pour tous, interpellant lui aussi les sénateurs. Un encart "financé par plus 500 membres d'All out" précisait le mouvement sur la publicité. Cette dernière n'avait pas fait réagir.