TOP DEPART. Premier tract pour les municipales de 2014 ce lundi au conseil de Paris. Et il est signé Bertrand Delanoë. C'est ce qu'affirment les détracteurs du maire de Paris à droite comme à gauche.
L'édile socialiste présentait son plan anti-pollution. Au programme : l'interdiction dès 2014 dans Paris des vieux véhicules, la mise en oeuvre d'une prime à la casse et un abonnement gratuit à Autolib pour ceux qui renonceraient à leurs véhicules anciens.
"Electoraliste", "calcul politique", lancent de concert les élus de droite. "Bertrand Delanoë prend des mesures qui feraient passer les Verts pour des modérés", attaque Géraldine Poirrault-Gauvin, élue UMP du XVe arrondissement. Pour Brigitte Kuster, maire du XVIIe, la communication du jour "est un message pour les électeurs écologistes". "On est dans le calcul politique", poursuit-elle.
L'accusation est claire : Bertrand Delanoë, à 16 mois des municipales, serait en train d'essayer d'assécher les Verts sur leur thématique préférée. Cela éviterait les trop fortes velléités des écologistes de Paris pour 2014. Une manière de "verdir" la future candidature de sa protégée Anne Hidalgo, ou, comme on dit également, une opération "greenwashing". En particulier dans la perspective d'une potentielle ambition de Cécile Duflot.
Si ces critiques viennent de la droite, elles trouvent aussi un écho à gauche. L'initiative ne fait pas l'unanimité non plus. Jean-Marie Le Guen, élu socialiste opposé à la candidature d'Anne Hidalgo, poussée par le maire de Paris, explique au Lab son interrogation sur le calendrier :
C'est un peu bizarre sur le timing. Il y a sans doute des arrières-pensées, mais il n'y a pas que ça. C'est un vrai sujet, le dossier n'est pas clos, il va y avoir un débat.
Denis Baupin, lui, voit ça d'un bon oeil et écarte la possibilité d'un court-circuitage d'Europe-Ecologie - Les Verts :
Que les politiques fassent de la politique, ce n'est pas surprenant. Et si la pollution est une thématique de campagne, ça me réjouit. Mais quand on parle de pollution, les gens se tournent plutôt vers les écolos.
Dans sa prise de parole du débat organisé à ce sujet, Yves Contassot, autre élu d'EELV, regrette "l'absence de concertation préalable" et surenchérit expliquant que le maire de Paris aurait dû prendre encore "les pollutions" et non "la pollution".
Et Anne Hidalgo dans tout ça ? Jean-François Martins, élu Modem, s'il partage une bonne partie du plan proposé par le maire, se demande pourquoi la candidate socialiste sur ce sujet reste muette. "Ces mesures sur les automobilistes peuvent être impopulaires, Bertrand Delanoë ne se représente pas, il peut le faire et pendant ce temps Anne Hidalgo se préserve", analyse le centriste.