Démission de Jérôme Cahuzac : les réactions politiques

Publié à 19h13, le 19 mars 2013 , Modifié à 23h06, le 19 mars 2013

Démission de Jérôme Cahuzac : les réactions politiques
(Reuters)

Jérôme Cahuzac quitte ses fonctions de ministre délégué au Budget. Le socialiste a démissionné du gouvernement français à la suite de l'ouverture d'une information judiciaire le visant.

Aussitôt annoncée, aussitôt commentée, la démission de Jérôme Cahuzac.

"Il était difficile qu’il reste au gouvernement", a estimé Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée et ministre de Nicolas Sarkozy, sur BFMTV : 

"

Il faut rappeler quand même les très grands principes. Ils sont protecteurs de nos libertés. Quelqu’un qui est mis en examen n’est pas coupable. Et a fortiori, il n’est même pas mis en examen. Donc,attendons.

"

 "Il était un ministre du Budget très sérieux", conclut-il à l’imparfait.

Une partie de la droite rend d'ailleurs hommage à l'homme, saluant un ministre "pugnace", "talentueux". 

Une pensée très amicale pour Jérôme Cahuzac dont le talent va manquer à un Gouvernement qui en manque tant

— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 19 mars 2013

La démission de #Cahuzac ne doit pas nous faire oublier la présomption d'innocence, principe essentiel de notre Etat de droit.

— Guillaume Larrivé (@glarrive) 19 mars 2013

L'ancien ministre Jean-Louis Borloo, président de l'Union des Démocrates et Indépendants estime que "Jérôme Cahuzac a eu raison de démissionner" et écrit dans un communiqué :

"

La présomption d’innocence est une liberté publique absolue, mais il est inévitable que les hommes publics en responsabilité subissent un pré-jugement médiatique bien plus fort que la décision de l’ordre judiciaire. De nombreux précédents devraient appeler à la retenue.

Bien que ce soit un adversaire politique, je souhaite qu’il puisse faire valoir sa vérité.

"

"Pour le reste, le départ de Thierry Repentin et de son non-remplacement à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage est très étonnant alors que c’est sûrement un des chantiers les plus importants des mois à venir, comme l’a d’ailleurs indiqué il y a quelques jours le Président de la République" observe également Jean-Louis Borloo.

De son côté, Hervé Morin a salué l'homme, et sur Twitter , l'ancien ministre de la Défense estime que le ministre a eu raison de quitter son poste.

#Cahuzac  démissionne... il a bien fait.

— Hervé Morin (@Herve_Morin) 19 mars 2013

A l'antenne d'I>Télé, Hervé Morin a souhaité rappeler que "Jérôme Cahuzac est innoncent" et met en garde contre "les rumeurs" : 

"

Tous les jours vous en prenez une, tous les jours vous avez droit à une rumeur, avec les réseaux sociaux c'est pire encore.

"

Sur BFM TV, Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale a souhaité "saluer" la décision de Jérôme Cahuzac et souhaite qu'il puisse se défendre et trouver une issue favorable pour lui à cette affaire : 

"

J'espère que dans les jours qui viennent il pourra répondre des différentes accusations et que vite il saura faire triompher sa vérité.

"

 
 

"Ce n’est pas de sa part un aveu de culpabilité, il n’est même pas mis en examen, il est simplement l’objet d’une information judiciaire", martèle sur BFM TV, Olivier Faure, député socialiste proche du premier ministre sur BFMTV : 

"

C’est une décision qui était celle du ministre du Budget lui-même qui a demandé à être déchargé de ses fonctions car il a considéré, en homme d’honneur qu’il est, que la situation rendait impossible l’exercice de sa fonction.
 
Et il a considéré que la pression médiatique allait être telle dans les prochaines heures qu’à chaque fois qu’on le verrai sur un plateau de télévision, dans une radio, on entendrait non plus le son de sa voix mais on pèserait sur lui le soupçon de culpabilité.
 
Et donc il a préféré, faisant le choix de l’intérêt général, donner sa démission et partir. Ce qui l’honore.

"

Et le député de Seine-et-Marne de conclure que "dans un pays où nous cherchons malgré tout l’exemplarité en politique il était devenu difficile pour lui de se maintenir. C’est peut-être très injuste mais c’est une décision à la fois courageuse et qui était devenue nécessaire".
 

 
 
Le premier secrétaire du Parti Socialiste retranscrit les mêmes éléments de langage dans un communiqué envoyé aux rédactions en début de soirée.
 
 
Harlem Désir "tient à saluer l'action de Jérôme Cahuzac" :
 

"

Il aura su mener avec une grande compétence la tâche particulièrement difficile qui lui avait été confiée. La démission de Jérôme Cahuzac est conforme à l'éthique fixée aux membres du gouvernement par le président de la République. Cette décision courageuse lui permettra d'assurer sa défense dans des conditions sereines. Elle témoigne autant de son sens de l'honneur que du changement des pratiques politiques à la tête de l'Etat.

"

 
Nadine Morano, ancienne ministre UMP, a quant à elle refusé de s'exprimer sur le fond mais a largement commenté la forme. "Dans la situation dans laquelle Jérôme Cahuzac était il n'avait plus trop le choix, et François Hollande non plus", a-t-elle analysé. 
 
 
La secrétaire nationale de l'UMP en a profité pour critiquer l'attitude de la gauche pendant l'affaire Eric Woerth : 

"

Nous avons à droite toujours respecté la présomption d'innocence, nous, contrairement à la gauche avec Eric Woerth.

 
(...)
 
Aujourd'hui avec les multiples accusations, il (Jérôme Cahuzac, ndlr) n'est plus en capacité de gérer les affaires de la France.

"

 
Au bout d'à peine dix mois, le gouvernement de François Hollande ne brille ni par sa crédibilité, ni par son professionnalisme", a-t-elle conlu. 

  
Sur l'antenne de France Info, Marine Le Pen a laché : "pas tous pourris, mais presque" : 

"

Ce qui est arrivé aujourd'hui aurait déjà dû arriver il y a un certain nombre de mois. On peut reprocher très vivement à François Hollande d'avoir laissé durer cette situation. 
 
(...)
 
C'est une fois de plus la démocratie qui a été la victime de ces atermoiments. 

"

Marine Le Pen accuse François Hollande d'un part de responsabilité. "C'est l'image de la France qui est touchée", a-t-elle estimé. 
 
 
L'élu d'Europe-Ecologie - Les Verts Sergio Coronado considère quant à lui que c'est un bon choix du ministre, qui pourra ainsi bien préparer sa défense : 

Cahuzac quitte le gouvernement pour mener a bien sa défense. Sage décision #Cahuzac#directAN

— sergio coronado (@sergiocoronado) 19 mars 2013

Le député UMP Yves Nicolin lui estime que le pouvoir est touché en son coeur et y va de son bon mot : 

Démission de CahuzacLe gouvernement atteint en son cœur Arrêt cardiaque possible ?

— Yves Nicolin (@ynicolin) 19 mars 2013

Une décision trop tardive estime l'ancien ministre UMP Laurent Wauquiez  :

"

Jérôme Cahuzac aurait dû démissionner plus tôt. Des soupçons forts avaient émergé il y a plus de deux mois. Dans un contexte où on demande toujours plus d'efforts aux Français, aucun politique ne peut se maintenir à un poste comme celui-là lorsqu'il y a a de tels soupçons de collusion et de conflits d'intérêt.

"

"On peut regretter que ni François Hollande, ni Jean-Marc Ayrault, ni Jérôme Cahuzac n'aient tiré plus tôt les conséquences de tout cela", a conclu l'une des rares voix à droite à critiquer Jérôme Cahuzac, cité par l'AFP.

En fin de soirée, c'est Pierre Moscovici qui envoie à son tour un communiqué aux rédactions pour "saluer le travail remarquable de Jérôme Cahuzac". En utilisant la même formule que le chef de l'État : il "salue la décision" de Cahuzac qui démissionne pour "défendre son honneur" .

"

Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances salue la décision de Jérôme CAHUZAC, ministre délégué en charge du Budget, de se retirer du gouvernement pour défendre son honneur.

"

Enfin, Jean-François Copé estime que la situation de Jérôme Cahuzac "n'était évidemment plus tenable" au gouvernement tout en jugeant que sa démission tombe "au pire moment", avec notamment l'élaboration du budget. Et le président de l'UMP de déclarer à l'AFP :

"

Je veux juste faire remarquer que dans cette affaire, la droite a fait preuve d'une retenue qui nous honore tous. Là où en d'autres temps, pour des faits qui n'étaient pas avérés, sans qu'il y ait parfois eu la moindre enquête judiciaire, la gauche s'était livrée à des attaques de personnes scandaleuses et d'une extrême violence.

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus