C’est un débat qui secoue le milieu politique toulousain. Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc est opposé au prolongement de la ligne B du métro dans sa ville, et propose en échange une troisième ligne à Labège, commune située en périphérie toulousaine. Quant à l’opposition socialiste, elle n’en démord pas et veut absolument cette prolongation du métro dans la ville rose.
Le débat est tellement houleux qu’il vire à la polémique, mercredi 13 avril. Des élus PS accusent en effet la mairie d’un "mélange des genres". En première ligne, le vice-président socialiste de Toulouse Métropole, Claude Raynal. Il dénonce notamment le coût de la campagne de communication de Jean-Luc Moudenc et de ses équipes. Celle-ci "dépasse largement les 100.000 euros", s’indigne-t-il dans les colonnes de La Dépêche du Midi . Mais surtout, il affirme que cette campagne a été faite via les canaux partisans, alors qu’elle relève des autorités locales :
"Avec cette campagne, communication politique et institutionnelle se confondent. […] Il s'agit bien d'une campagne purement partisane aux frais des institutions. Le groupe des élus socialistes de Toulouse Métropole appelle Jean-Luc Moudenc à mettre fin, sans délai, à cette confusion entre les moyens d'une institution et ceux de son propre parti.
"
Sur son blog , le conseiller municipal PS de Toulouse Romain Cujives lui emboîte le pas. Il regrette notamment qu’un tract relatif à la troisième ligne de métro "soit distribué par des militants Les Républicains". Et d’ajouter :
"Quelle incroyable et inacceptable confusion entre intérêt général et défense d’arguments partisans.
"
De son côté, la majorité LR de la ville rose accuse l’opposition PS de vouloir "torpiller la troisième ligne de métro par le mensonge et l’excès". Sacha Briand, adjoint au maire de Toulouse, écrit dans un communiqué :
"Le PS voit dans l’utilisation d’une couleur bleue un tract politique et non pas une information institutionnelle. La lecture du document suffit à constater qu’il s’agit d’un texte d’information institutionnelle classique. Dans bon nombre de ses documents, la ville de Toulouse utilise la couleur rose. Curieusement, le PS n’y a pourtant jamais vu une communication ‘électorale’. Le PS prendrait-il les électeurs pour des benêts au point de croire que la couleur d’un document suffit à les convaincre ?
"
L’adjoint de Jean-Luc Moudenc reproche également aux élus PS d’avoir grossi le coût de la campagne de communication. "Le coût est de 20.600 € au total", affirme-t-il. "Soit cinq fois moins que le chiffre fantaisiste avancé par l’opposition."
Par ailleurs, Sacha Briand précise que la distribution de la campagne a été effectué par "des bénévoles" et n’a donc pas coûté un centime aux contribuables toulousains.