SERIOUSLY ? - 152 députés Les Républicains, sur les 193 que compte leur groupe, soutiennent la proposition de résolution visant à la destitution de François Hollande. Une procédure engagée après les révélations du chef de l'État, auprès de deux journalistes du Monde, au sujet de projets de frappes en Syrie et d'assassinats ciblés de jihadistes. Un non-respect du "secret défense" qui mérite d'être sanctionné, selon l'opposition.
Bruno Le Roux a évidemment quelques petites choses à opposer à cela. Patron du groupe PS à l'Assemblée nationale, ce soutien indéfectible de François Hollande contre-attaque en visant les "affaires" et casseroles que traînent certains à droite. Sur RTL vendredi 11 novembre, il défouraille :
"C'est le camp de monsieur Juppé, condamné par la justice, qui voudrait aujourd'hui la destitution du président de la République ? C'est le camp de monsieur Sarkozy, mis en examen à de multiples reprises, qui voudrait la destitution du président de la République ? Mais de qui se moque-t-on ?
Aujourd'hui la droite veut essayer de monter un coup politique tout simplement parce qu'elle a toujours un problème avec la légitimité de la gauche quand elle est au pouvoir. Elle a toujours une contestation de cette légitimité quand il y a un président de la République de gauche.
"
Plus loin, il ajoute :
"C'est une manœuvre politique grossière qui vient de gens dont l'honnêteté et l'intégrité n'ont jamais été les qualités premières.
"
"Les motifs qu'ils mettent dans cette résolution sont absolument indignes et n'ont aucune justification, affirme encore le député de Seine-Saint-Denis. Le ministère de la Défense a dit lui-même qu'il n'y avait eu aucune violation du secret défense, notamment dans les propos qui sont ceux du président de la République." Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a publiquement balayé toute idée de faute présidentielle dans cette histoire. Cette procédure de destitution n'a de toute façon presque aucune chance d'aboutir.
Nicolas Sarkozy avait parlé de "forfaiture" quand François Fillon avait considéré que ces révélations devraient être "un énorme scandale". Même Jean-Marc Ayrault avait marqué sa profonde désapprobation face à ces propos du chef de l'État, quand Jean-Luc Mélenchon jugeait que cela "relevait en principe du tribunal pénal international".
Sont ici visés la fuite d'un document dans Le Monde sur un plan de frappes en Syrie (dont François Hollande est accusé d'être la source) et une confidence du chef de l'État aux mêmes journalistes pour leur livre Un président ne devrait pas dire ça..., dans laquelle il dit avoir "décidé quatre au moins" assassinats ciblés de jihadistes pendant son mandat, les fameuses quoique très secrètes opérations "Homo".