Devant les députés, Valérie Rabault (PS) fustige les méthodes des lobbies auprès des parlementaires et du gouvernement

Publié à 14h06, le 16 décembre 2017 , Modifié à 14h06, le 16 décembre 2017

Devant les députés, Valérie Rabault (PS) fustige les méthodes des lobbies auprès des parlementaires et du gouvernement
La députée socialiste Valérie Rabault. © AFP / Thomas Samson

C’est un sujet très présent dans la vie parlementaire mais qui est rarement mis au jour : le poids des lobbies. Mais lors de l’examen du projet de loi de finances 2018, vendredi 15 décembre au soir, Valérie Rabault s’est appuyée sur un mail datant de l’hiver 2016 envoyé par une association professionnelle au gouvernement pour faire passer un amendement à la dernière minute. La députée Nouvelle gauche a pris la parole dans l’hémicycle. Elle a fait par de son ras-le-bol d’être pris pour des "godillots" :  

 

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Je vais vous lire le mail qui avait été envoyé à ce moment-là [fin 2016]. 'Peux-tu m’aider stp en mettant dans votre liasse c’est technique, c’est anodin, l’opposition viendra pas nous embêter là-dessus, mais c’est important pour nous.' L’opposition, à l’époque, c’était vous.



Voilà comment certains lobbies traitent les parlementaires, avec des amendements qui arrivent au dernier moment, où vous avez lu ce qui était écrit sur vous, où vous allez rien dire, tout le monde va voter ça les yeux fermés, y’aura pas de problème. Ce mail date du 20 décembre 2016 sur l’article 42 bis. Vous pouvez vérifier, je peux vous le faire passer. C’est mot pour mot ce qui a été voté par le Sénat. Le 20 décembre 2016, c’était il y a un an. L’association professionnelle en question a été auditionnée par notre commission des finances il y a un mois et demi. Jamais elle ne nous a parlé de cet amendement. Moi, je commence à en avoir assez qu’on se fasse traiter pour des godillots. Si l’association professionnelle en question trouvait que son amendement était aussi important, j’imagine que pendant un an, elle aurait eu le temps de nous en parler. Pas du tout ! Cet amendement est arrivé au dernier moment au Sénat. Il était déjà venu à l’Assemblée nationale. Le président de la commission des finances l’avait refusé pour motif que c’était un cavalier budgétaire. L’année dernière, Gilles Carrez avait formulé les mêmes recommandations. Le Sénat l’a accepté. Je remercie l’honnêteté intellectuelle du rapporteur général qui dans son rapport, page 242, rappelle tout ça, rappelle que c’est quand même une procédure un peu cavalière qui s’oppose à nous, même si sur le fond on peut être d’accord avec l’amendement, et je le dis devant vous. Alors moi, j’ai déposé cet amendement de suppression parce que j’en ai assez que les parlementaires soient traités comme ça.

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Voici l'extrait découpé par un journaliste d'AlterEco :

L’an dernier, la députée socialiste Catherine Lemorton avait dévoilé auprès de Brut les méthodes des lobbies.





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