Aveux de Jérôme Cahuzac: dévastateur et pourtant réconfortant

Publié à 18h17, le 02 avril 2013 , Modifié à 18h52, le 02 avril 2013

Aveux de Jérôme Cahuzac: dévastateur et pourtant réconfortant
(Reuters)

Notre éditorialiste Olivier Duhamel s’interroge sur les effets des aveux de Jérôme Cahuzac. Et convoque pour cela les mots du philosophe Jacques Derrida.

  1. "On n’a jamais à pardonner que l’impardonnable"

    > Dévastateur

    Les critiques raisonnables et les citoyens effarés reprocheront au pouvoir politique de l’avoir nommé ministre, du budget en plus. Puis de ne pas l’avoir plus tôt révoqué.

    Les populistes faisant feu de tout bois dénonceront à l’extrême gauche une social-démocratie complaisante avec la finance, à l’extrême droite un système dans lequel droite et gauche confondus sont "tous pourris".

    > Réconfortant

    Réconfortant que le pouvoir politique ne se livre pas à des investigations policières prolongées avant de nommer un ministre, et attende que la Justice progresse dans ses investigations avant de lui demander de partir.

    Réconfortant que la police et la Justice puissent se livrer à toutes investigations, y compris à l’encontre d’un ministre important et sous les projecteurs.

    Qu’une telle affaire éclate au grand jour est une preuve de plus que nous vivons dans une démocratie.

    > Pardonner l’impardonnable

    L’homme s’avoue dévasté. Il a commis une faute – lui-même l’a dit "inqualifiable". Et une erreur : de ne pas avoir démissionné avant de mentir. Le voici à terre – les charognards viendront le piétiner. Les autres méditeront le propos du philosophe Jacques Derrida :

    On n’a jamais à pardonner que l’impardonnable. 

Du rab sur le Lab

PlusPlus