Dominique de Villepin : la BD Quai d'Orsay est "un coup en dessous de la réalité"

Publié à 18h05, le 19 septembre 2012 , Modifié à 18h25, le 19 septembre 2012

Dominique de Villepin : la BD Quai d'Orsay est "un coup en dessous de la réalité"
Dominique de Villepin, sur la RTS (Capture d'écran)

CONFIDENCES - L'ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin détaille longuement les relations qu'il entretenait avec ses collaborateurs lorsqu'il était au quai d'Orsay, dans une longue interview accordée à la RTS, diffusée le 16 septembre.

Des relations entraperçues dans la BD Quai d'Orsay, publiée en 2010, où Dominique de Villepin est décrit comme un homme "brillant mais cinglé, épuisant ses collaborateurs" d'après le journaliste de la chaîne suisse.

Ce que Dominique de Villepin reconnait.

  1. "Il n’y a que poussé dans ses retranchements que le collaborateur finit par donner le meilleur de lui-même"

    Sur rts.ch

    L'ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin est revenu longuement sur la BD Quai d'Orsay, sortie en 2010, dans une longue interview accordée à la RTS, chaîne de télévision suisse, et diffusée le 16 septembre 2012. 

    Dessinée par Christophe Blain - qui a fait appel à un jeune scénariste sous le pseudonyme d'Abel Lanzac, membre de plusieurs cabinets ministériels - la BD est une plongée dans le monde du ministère des Affaires étrangères.

    Elle met en scène le ministre Alexandre Taillard de Worms, ressemblant fortement à Dominique de Villepin.

    (image Fnac.com)

    Dominique de Villepin revendique le parallèle entre lui et la bande-dessinée.

    Le journaliste Darius Rochebin lui explique qu'il y est décrit comme un homme "brillant mais un peu cinglé, épuisant ses collaborateurs" ce que Dominique de Villepin confirme.

    Et justifie :  

    Il n’y a que poussé dans ses retranchements, poussé au-delà de toutes les ressources de son imagination et de son intelligence que le collaborateur finit par donner le meilleur de lui-même

    Dans l'interview à la chaîne suisse, Dominique de Villepin raconte longuement les relations qu'il entretenait avec ses collaborateurs du quai d'Orsay et les rôles de chacun :

    C’est ce qui est si difficile dans un travail d’équipe comme le travail ministériel, c’est que ce n’est pas le ministre en haut puis les autres en bas : c’est tous ensemble avec le même objectif.

    Mais le ministre a comme objectif d’entraîner. Et pour entrainer, il faut stimuler. Il faut faire rire, il faut parfois être gargantuesque, rabelaisien...

    Très exigeant sur le travail de ses collaborateurs, Dominique de Villepin compare la vie au ministère à un phalanstère :

    Il faut faire en sorte que des individus, qui ne sont pas préparés à ça, acceptent de consacrer 20 heures de leur vie par jour pendant 2 ans, 3 ans, 4 ans, au service de l’intérêt général.

    Demandez à n’importe quel industriel : ce n'est pas quelque chose qu'on obtient comme ça.

    Ils le font par affection pour quelqu’un qu'ils estiment, et surtout qu’ils ne comprennent pas, qui échappe à toute rationalité.

    Et un bon ministre, c’est celui qui échappe à toutes les cases, à toutes les lois. C’est tellement facile de faire une note [...] Il faut qu’ils sachent que quoi qu’il arrive, le ministre ne sera pas content mais qu’ils ont intérêt à faire en sorte qu’il soit un peu plus content que la dernière fois.

    Au final, Dominique de Villepin reconaît que :

    Pour être franc, la BD est même un coup en dessous de la réalité.

Du rab sur le Lab

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