"La France libre" : c'est le slogan de Nicolas Dupont-Aignan dans la course à l'Elysée, décliné d'affiches en clips officiels.
Mais l'expression est aussi chargée d'histoire. La France Libre, avec une majuscule, ce sont également ces hommes et ces femmes qui ont rejoint le général De Gaulle à Londres puis à Alger à partir du 18 juin 1940.
Alors cela peut-il créer un amalgame ? Pas de doute pour la Fondation de la France Libre, qui rappelle sa vocation apolitique et dit réfléchir à une forme de protestation.
"La Fondation se réserve la possibilité d'une action en justice"
C'est l'histoire d'une majuscule, qui pourrait peser lourd sur la campagne.
On le sait, Nicolas Dupont-Aignan veut incarner le candidat de "la France libre" - sans majuscule.
C'est son slogan, il le dit, le répète et l'affiche. Sur son site, l'accroche est bien visible :
L'expression est très présente aussi dans son clip officiel de campagne (à 10'20'') :
Problème ? En France, La France Libre, avec une majuscule, c'est aussi une expression pleine d'histoire. Il s'agit des personnes qui ont retrouvé le général De Gaulle à Londres et à Alger pour à partir de 1940.
Aujourd'hui cette mémoire est portée par La Fondation de la France Libre. Cette organisation est reconnue d'utilité publique et est chargée de participer au devoir de mémoire sur cette période de l'histoire.
Interrogé par Le Lab, ce lundi 9 avril, le général Robert Bresse, président de la fondation, dénonce l'utilisation du slogan par Nicolas Dupont-Aignan :
"Personne ne doit pas s'accaparer le concept, même si, évidemment, chacun peut souhaiter que son pays soit libre"
L'association compte protester :
"Nous préparons un communiqué de presse sur le sujet pour alerter les candidats.
Nous craignons un amalgame délicat, c'est un sujet de préoccupation pour nous.
Pour l'instant, aucune action en justice n'est engagée, mais la Fondation s'en réserve la possibilité, si elle venait à constater que l'usage de ce slogan est un accaparement de l'Histoire."
Le général Robert Bresse tient à rappeler l'apolitisme de la fondation qu'il dirige :
"La France Libre" est à tout le monde, précise-t-il.