Dupont-Aignan n'ira pas à la primaire UMP pour ne pas devenir le Montebourg de droite

Publié à 10h33, le 07 avril 2015 , Modifié à 10h34, le 07 avril 2015

Dupont-Aignan n'ira pas à la primaire UMP pour ne pas devenir le Montebourg de droite
Nicolas Dupont-Aignan, pas emballé à l'idée d'enfiler le costume de Super Montebourg © JACQUES DEMARTHON / AFP

JE NE SUIS PAS UN ARNAUD - À l'UMP, la primaire PS de 2011 est souvent citée en exemple, notamment pour le nombre élevé de votants qui s'étaient déplacés pour désigner leur champion - même si toutes les écuries de la droite ont des avis divergents à ce sujet. Hors de l'UMP aussi, le scrutin interne au Parti socialiste continue de livrer des enseignements. Nicolas Dupont-Aignan, notamment, n'en a rien oublié. 

Et c'est en partie pour cela qu'il ne se présentera pas à celle qu'organisera la droite en novembre 2016, comme il l'explique sur BFMTV mardi 7 avril. Au-delà de son rejet du mécanisme lui-même (voir plus loin), le président de Debout la France ne veut pas devenir une sorte de Montebourg de droite, même s'il pense que, comme l'ancien ministre, il ferait "une belle campagne" s'il se présentait. Il estime même qu'il n'est "pas sûr" qu'il serait battu :

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- Nicolas Dupont-Aignan : J'ai quitté l'UMP parce que je pensais en conscience que les choix économiques, européens, sociaux de l'UMP, ne permettraient pas de résoudre les problèmes gravissimes de chômage de masse. C'était en désaccord fondamental sur la ligne. Si je participais aux primaires, ce serait très hypocrite de ma part. Ça voudrait dire que je ferais un tour de piste médiatique pour me faire voir et puis après je soutiens quelqu'un...



- Jean-Jacques Bourdin : Vous seriez battu...



- Nicolas Dupont-Aignan : Euh c'est pas sûr d'ailleurs mais bon. Admettons. Admettons... Je soutiens quelqu'un qui va mettre en place un projet politique que je conteste car il n'est pas efficace. C'est ce qui s'est passé à gauche avec Montebourg, souvenez-vous. Montebourg a fait une belle campagne des primaires, comme je pense je pourrais faire une belle campagne des primaires, avec un discours différent, sur la réindustrialisation, etc. Et puis une fois au pouvoir, il a été obligé d'obéir à une politique catastrophique.

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Pour rappel, en 2011, Arnaud Montebourg avait terminé troisième avec 17% des voix, derrière François Hollande et Martine Aubry. Nicolas Dupont-Aignan se verrait donc bien réaliser une performance similaire au milieu des Sarkozy, Juppé, Fillon, Le Maire, Bertrand, voire NKM et Wauquiez. Mais c'est la suite qui le tente moins. Une telle expérience gouvernementale, qui fut pour le moins sinueuse en ce qui concerne l'ancien député de Saône-et-Loire, non merci. 

D'autant que de toute façon, les primaires en général, ça ne botte pas vraiment Nicolas Dupont Aignan. Il explique : 

 

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Pour moi, les primaires c'est un travestissement de la Ve République, c'est un moyen d'amuser la galerie, de choisir l'acteur d'un film dont le scénario est déjà écrit. [...] C'est le dernier moyen médiatique pour tromper les Français.

 

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À son sens, il ne s'agit là en effet que de départager des "personnalités différentes", mais pas de définir un programme, qui est "déjà écrit". Bref : à l'avenir, ne vous attendez pas à des primaires à Debout la France. Pour l'instant, c'est réglé : Nicolas Dupont-Aignan est le seul candidat. Ce qui évite bien des désagréments.

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