DIEU TE PARLE - L'excitation de la soirée électorale est retombée, la déception sans doute déjà en partie digérée. Ou pas. Car Henri Guaino n'en démord pas : deux mois après son élimination au premier tour des législatives et sa diatribe contre les électeurs "à vomir" de sa circonscription parisienne, l'ex-député des Yvelines maintient l'intégralité de ses propos... avançant au passage que ce champ lexical est aussi utilisé dans les écritures saintes. Tout va toujours aussi bien, donc.
Dans Le Figaro mardi 8 août, celui qui n'est pas parvenu à se présenter à la primaire de la droite ni à la présidentielle en tant que dissident LR confesse volontiers traverser une petite phase de "misanthropie" et reprend sur le même mode que le 11 juin au soir. "J'ai dit exactement ce que je pensais, assume-t-il. Mais pourquoi les gens pourraient insulter les politiques sans que nous puissions dire ce que l'on pense ?" Et Henri Guaino d'ajouter, non sans une grosse touche de provoc' à l'attention de l'électorat majoritairement conservateur de cette partie de la capitale :
"Oui, je les trouve à vomir. Ça ne leur plaît pas, mais vomir, c'est dans la Bible.
"
Argument d'autorité, fin du game.
Le Figaro précise que l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy fait ici référence à l'Apocalypse de saint Jean, où l'on trouve en effet cette parole divine : "Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche." Alors si c'est Dieu qui le dit...
>> À relire : VIDÉO – Quand Henri Guaino se fait prendre à partie par l'un de ces électeurs "à vomir"
Au soir des législatives, il avait déjà attaqué une partie de ses électeurs sous l'angle de la religion, fustigeant "cette espèce de bourgeoisie de droite, qui va à la messe, qui envoie ses enfants au catéchisme et puis qui après vote pour un type qui pendant 30 ans s'est arrangé à tricher par tous les moyens" (suivez son regard).
On ne contredira donc pas Henri Guaino lorsqu'il reconnaît aujourdhui, toujours auprès du quotidien : "J'ai vraiment besoin de prendre de la distance. Il faut que je regarde la vie publique avec plus de détachement." On ne sait pas si cela l'aidera franchement dans cette optique, mais dès la rentrée, il deviendra... éditorialiste pour Sud Radio, avec quatre à cinq minutes dans la matinale entre 8 heures et 8h15. Et sa première analyse du quinquennat Macron reste dans le style *colère saine* qui le caractérise si bien :
"Je vois triompher ce contre quoi je me suis toujours élevé : le cynisme, l'argent, le conformisme. Tout ceci manque terriblement de profondeur.
"
Il ne dit pas que ce n'est pas très catholique, mais on sent qu'il n'en pense pas moins. Et ça promet, donc.