A deux reprises, en meeting le 1er mai puis sur BFMTV ce mardi 2 mai, Emmanuel Macron a fait allusion à la volonté d’un élu FN de "créer un ordre des journalistes" pour "sanctionner des pratiques mauvaises". Pour dénoncer cette proposition qui n’a jamais été reprise par les principaux cadres frontistes, le candidat d’En Marche à l’élection présidentielle, opposé à Marine Le Pen au second tour, a évoqué l’Italie fasciste de Benito Mussolini et ironisé :
"Je vois le projet qui a été ébruité d’un ordre des journalistes, qui est une pratique intéressante que je vous recommande. Depuis l’Italie des années 30, je n’avais pas vraiment croisé ça.
"
"La France est à un point de bascule : le projet du FN fragilise le contenu démocratique de notre pays", a ajouté Emmanuel Macron.
Sauf que cette mesure de "créer un ordre des journalistes" ne figure pas dans les 144 engagements de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle. "Non, ce n'est pas dans notre projet, consultable sur Marine2017.fr. Déclaration d'une personne et non ‘du FN’", a tenu à préciser dans un tweet Florian Philippot, vice-président du parti.
Cette proposition émane d’Aymeric Merlaud, conseiller régional FN des Pays de la Loire. Samedi 29 avril, cet élu frontiste, responsable du FN en Maine-et-Loire, avait lancé sur LCI :
"Le problème, c'est qu'en matière de journalisme, il y a un code de déontologie mais il n'y a rien pour sanctionner. Nous, c'est d'ailleurs pour ça qu'on souhaite créer un ordre des journalistes, un peu comme l'ordre des médecins, avec des journalistes à l'intérieur, avec des élections (...) en tout cas qui pourrait sanctionner des pratiques mauvaises.
"
"Il s'agit d'une proposition" du Collectif Clic de réflexions thématiques associé au FN "qui n'est pas dans le programme" de Marine Le Pen, a-t-il ensuite précisé à l'AFP. "Faux", a répondu sur Twitter Gabriel Robin, secrétaire général du Collectif culture du FN, qui ajoute :
"Ce n'est pas dans le programme du Front national ni dans aucun écrit du Clic dont je suis le secrétaire général.
"
La semaine dernière, les sociétés de journalistes de près d'une trentaine de médias, dont l'AFP, ont signé une pétition qui proteste contre la décision du Front national de "choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen" et dénonce "une entrave à la liberté" d'informer. Ce qui a encore été le cas le 1er mai au meeting de la candidate d’extrême droite à Villepinte avec le refus d’accréditer Mediapart et Quotidien. Lors de ce meeting, le FN a également interdit à certains médias de parler à ses militants .