CARAMBOLAGE - "Je pense que, comme toujours, il y aura deux expressions à la fois parfaitement en ligne et en même temps complémentaires." Edouard Philippe veut se persuader que son discours de politique générale, mardi 4 juillet, ne sera pas éclipsé par le discours devant le congrès du Président jupitérien Emmanuel Macron programmé la veille. "Je crois même l’inverse" , a même tenté le Premier ministre.
Pourtant, Emmanuel Macron ne fait rien pour rassurer son chef de gouvernement et ne pas le montrer comme un simple "collaborateur". Ainsi apprend-on dans Le Télégramme , vendredi 30 juin, que le chef de l’Etat a programmé un déplacement en Bretagne pile poil le jour du discours de politique générale. Le regardera-t-il tout de même en direct ? Toujours est-il que, selon le quotidien régional, Emmanuel Macron se rendra sur l’Ile-Longue, près de Brest, sur la base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Mais l'heure n'est pas encore connue et le "DPG" est fixé à 15 heures à l'Assemblée.
Hors de la majorité, on critique cette volonté du Président de court-circuiter les annonces de son Premier ministre même si l’Elysée comme Matignon s’en défendent et plaident la "complémentarité". Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI qui se veut "constructif" avec le gouvernement, a même dénoncé "la première erreur politique" d’Emmanuel Macron, tandis que le député FN Gilbert Collard a tout simplement demandé à Edouard Philippe de renoncer à son discours de politique générale puisque rien ne l’y oblige dans la Constitution. De nombreux députés, notamment Insoumis et Communistes mais aussi centristes, ont quant à eux décidé de boycotter ce congrès à Versailles .