FIASCO - Imaginez le scénario. Vous traversez l'Atlantique, tout content de partir en voyage au Québec, espérant renforcer votre stature internationale et en pensant rencontrer des personnalités politiques locales de premier plan, la présidentielle de 2017 en tête. Vous communiquez même sur ce dernier point. Mais, à peine débarqué de votre avion, vous commencez à déchanter car personne ne veut vous voir. C’est ce qui se passe avec le voyage outre-Atlantique de Marine Le Pen.
D’après divers articles de la presse canadienne, la présidente du Front national, de passage au Canada pour six jours, le temps de passer par Québec et Montreal, n’est pas la bienvenue pour la classe politique locale. Pourtant, le FN avait fait savoir que la candidate à l’élection présidentielle de 2017 allait rencontrer des "politiciens fédéraux" sans plus de précision.
Sauf que Le Devoir a contacté la plupart des hommes et femmes politiques de premier plan et aucun ne veut rencontrer Marine Le Pen. "Tous les partis contactés vendredi, tant au niveau provincial que fédéral, ont indiqué qu'ils n'avaient pas prévu de rencontre avec la politicienne de 47 ans", écrit de son côté La Presse le 19 mars.
"Au Québec, le porte-parole du premier ministre Philippe Couillard, Harold Fortin, a déclaré que personne au gouvernement n’a l’intention de rencontrer Marine Le Pen", écrit encore le Devoir sur son site et qui détaille les réponses similaires de nombre d’autres partis. Et Antonine Yaccarini, la porte-parole de l’aile parlementaire du Parti québécois, de résumer le sentiment prédominant chez les politiques québécois :
"Nous n’avons pas une minute à consacrer à cette personne-là.
"
Comme le note également le Devoir, un député a même conseillé sur Radio-Canada à Marine Le Pen de plier bagage et de rentrer en France. Sollicités, les parti "La Coalition avenir Québec" et "Québec solidaire" ont refusé de rencontrer la patronne du FN. Idem du côté du maire de Montréal. Un fiasco.
[BONUS TRACK] Moi, Marine De Gaulle
Voilà une sortie qui va faire plaisir au paternel Le Pen. Face aux journalistes du Devoir, comme le rapporte sur Twitter l’élu FN Sébastien Chenu qui accompagne la présidente du parti d’extrême droite, Marine Le Pen s’est comparée au… général De Gaulle. Une comparaison qui, si elle va forcément plaire à Florian Philippot, numéro 2 du parti et fan du fondateur de la 5e République, va heurter Jean-Marie Le Pen, loin d’être gaulliste. Ainsi a-t-elle lancé, selon Sébastien Chenu :
"Je suis taxée d’extrême droite et d’extrême gauche en France. Le dernier à avoir subi cela était de Gaulle.
"
"je suis taxée d'extrême droite et d'extrême gauche en france, le dernier a avoir subi cela était de Gaulle"!@MLP_officiel @LeDevoir
— sebastien chenu (@sebchenu) 19 mars 2016