Le PS envoie François Hollande au casse-pipes et vise en priorité une victoire aux législatives ! Telle est l'analyse que suggère notre blogueuse Delphine Dumont en ce début de campagne hésitant du champion socialiste. Itinéraire d'un sabotage en règle...
Comment le PS veut diriger la France sans gagner la présidentielle
Le déroulement insolite de la campagne de François Hollande me laisse perplexe depuis le début. Ce candidat improbable au manque de charisme criant m'avait semblé n'avoir dû sa victoire à la primaire qu'à une stratégie de choix du moins pire.
En y réfléchissant, je me demande s'il ne s'agit pas plutôt de la part du Parti Socialiste d'une volonté délibérée de sabotage de sa candidature à l'élection présidentielle dans le but de remporter une victoire écrasante aux législatives. En effet, la réélection de Nicolas Sarkozy ne garantit absolument pas une vague bleue à l'Assemblée, bien au contraire ! Comme d'habitude, le P.S. hurlera que l'UMP veut tous les pouvoirs et, avec le bilan mitigé du premier quinquennat, les électeurs risquent fort de ne pas vouloir redonner les mêmes cartes à la droite.
De son côté, si Hollande remportait la présidentielle, il devrait gouverner avec des ministres issus du centre jusqu'à l'extrême-gauche. On a déjà vu le manque d'autorité du candidat socialiste lors des négociations avec EELV, on imagine mal comment il pourrait tenir une équipe pareille. Sa seule chance d'y parvenir serait d'avoir un Premier Ministre à la fois ferme et apprécié de tous. Dans les rangs de la gauche, aucune personnalité qui réponde à ces deux critères ne me vient à l'esprit.
En revanche, en privilégiant les législatives, la gauche réussit le grand chelem : la plupart des départements et des grandes villes, toutes les régions sauf une, le Sénat et l'Assemblée Nationale. Pire qu'une cohabitation comme nous en avons connu sous Mitterrand et sous Chirac !
Sarkozy, même réélu, ne pourrait rien faire ou presque, prisonnier de cette fantastique armée d'opposition. Bien sûr, cela serait une catastrophe pour la France qui ne peut se permettre cinq années d'immobilisme, mais cela assurerait une rente confortable au Parti Socialiste et à ses alliés tout en leur ouvrant une belle voie pour 2017.
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