"En soutenant Désir, les ministres veulent affaiblir Ayrault"

Publié à 16h34, le 10 septembre 2012 , Modifié à 11h28, le 11 septembre 2012

"En soutenant Désir, les ministres veulent affaiblir Ayrault"
Jean-Marc Ayrault, à Matignon, le 17 mai 2012. (Reuters)

BILLARD A TROIS BANDES - En coulisses du duel annoncé pour la succession de Martine Aubry entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis se nouent les futurs rapports de force au sein du Parti socialiste. Une bataille interne dont le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pourrait ressortir affaibli.

  1. "Il est à poil"

    Si les Hollandais penchent pour Harlem Désir, jugé "plus transparent et contrôlable", alors que le couple Aubry-Ayrault semble plus favorable à Jean-Christophe Cambadélis, en coulisses se joue une lutte d’influence entre Jean-Marc Ayrault et ses ministres

    Comme le pense un secrétaire national du parti à la rose cité par Mediapart (lien payant), Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, ne seraient-ils des seconds couteaux, marionnettes aux mains des pontes socialistes ? 

    D’habitude, dans une motion de congrès, il y a un chef à plumes et tout le monde se range derrière. Mais là, aucun des deux n’a assez de plumes…

    C’est ce que semblent juger les ténors du Parti socialiste. D’après un proche de Martine Aubry, mentionné sur Mediapart :

    Les vrais prétendants sont tous ministres.

    Alors, les responsables de la majorité -qui, toujours selon Mediapart, imaginent encore pouvoir imposer "un troisième homme" après avoir tenté de faire émerger une candidature Christian Paul ou Guillaume Bachelay, voire Anne Hidalgo- se déchirent sur l’identité du futur premier signataire de la motion Aubry-Ayrault.

    Dans cette dernière ligne droite avant le 12 septembre, date de limite de dépôt des motions, plusieurs ministres ont ainsi pris position en faveur d’Harlem Désir, actuel numéro 2 du PS.

    Un député aubryste décrypte, sur le site d’information en ligne, cette préférence pour l’eurodéputé :

    Ils cherchent à affaiblir le Premier ministre en annonçant tour à tour leur soutien à Harlem, et en voulant exclure les proches de Jean-Marc des instances.

    Le Congrès de Toulouse sera-t-il celui de la défaite stratégique de Jean-Marc Ayrault ? Une défaite qui pourrait lui faire perdre le contrôle sur son gouvernement ? 

    D’après Marianne du 8 septembre, le Premier ministre a déjà perdu du poids sur ses ministres. "Ils sont de plus en plus nombreux, au gouvernement, à se vanter d’être en ligne directe avec l’Elysée, et à ainsi court-circuiter Ayrault", écrit l’hebdomadaire.

    Un proche de Stéphane Le Foll, "fidèle parmi les fidèles" de François Hollande, nuance cependant sur Mediapart :

    Il n’en ressortira pas affaibli, mais passif. Il est surtout un peu paumé dans ce qui se joue en ce moment… En même temps, il est à poil et n’a aucune troupe par rapport à ses ministres…

     

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