Entre indifférence et mansuétude, la ministre Marylise Lebranchu fait du porte-à-porte à Sarcelles

Publié à 21h15, le 06 mai 2013 , Modifié à 12h49, le 07 mai 2013

Entre indifférence et mansuétude, la ministre Marylise Lebranchu fait du porte-à-porte à Sarcelles
Photo Michaël Bloch

REPORTAGE- Elle avait tweeté ce rendez-vous. Cela n'a pas empêché la ministre de la fonction publique Marylise Lebranchu de faussement s'étonner de la présence des journalistes pour la suivre dans ce porte-à-porte avec les Sarcellois, auquel le Lab a assisté, à l'occasion de l'anniversaire de la victoire de François Hollande contre Nicolas Sarkozy le 6 mai 2012.

Vous avez été prévenu, je ne sais pas comment. C'est le drame des tweets ça.

La présence policière était légère pour permettre à la ministre d'entrer directement en contact avec les habitants de cette banlieue nord de Paris, ancien fief de DSK. Problème, la majorité des résidents du quartier ne savait pas à qui ils avaient à faire.

"C'est la ministre de quoi en fait?", ont demandé, après leur rencontre, de nombreux habitants aux journalistes présents.

La star du coin, c'est le député-maire socialiste de Sarcelles François Pupponi, successeur de Dominique Strauss-Kahn. Il est chargé de faire les présentations entre la ministre et les Sarcellois. Il semble connaitre tous les habitants par leur prénom et un a petit mot pour chacun d'entre eux. 

C'est lui qui introduit la ministre à l'interphone d'un immeuble. 

Bonjour Madame, c'est M. Pupponi, je suis avec Marylise Lebranchu. Vous pouvez m'ouvrir?

Au seuil des appartements, la ministre écoute les doléances, se penche sur les feuilles d'impôts. Bref, elle fait de la pédagogie.

A Sarcelles, les habitants qui croisent la ministre, sont parfois bien indifférents mais peu hostiles.

Une dame, "55 ans, de Sarcelles", rencontre la ministre et lui lance, rigolarde: 

Vous venez dans notre quartier, vous osez?

Quelques personnes disent comprendre les difficultés du gouvernement et veulent donner du "temps au temps", selon la fameuse formule mitterrandienne.

C'est le cas de Moret, 85 ans

On attend tout de la gauche. Les gens sont fous de croire qu'on peut tout faire en un an.

Après 12 mois de pouvoir socialiste, la ministre ne concède qu'une seule grande erreur. Le fait de n'avoir pas suffisamment expliqué la situation de "faillite" dans laquelle se trouvait la France en juillet 2012, date du rendu de l'audit de la cour des Comptes sur les finances de la France.

Hollande nous a dit en juillet 2012: "Ce n'est pas la peine d'en faire trop sur le bilan de la droite'".

Réaliste, l'ancienne ministre de Lionel Jospin, estime également que"nos mots ne collent pas assez avec la réalité quotidienne des Français" Bien consciente qu'il va falloir retisser le lien avec les Français avant les échéances électorales (municipales en mars, européennes en mai) l'année prochaine, Marylise Lebranchu lâche dans un avertissement autant adressé à elle-même qu'aux autres membres du gouvernement

Même si c'est dur, il va falloir retourner sur le terrain.

 

Du rab sur le Lab

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