Non, nous ne sommes pas au lendemain du premier tour de la primaire de la Belle Alliance Populaire avec le choix, pour les socialistes, entre Manuel Valls et Benoît Hamon. Nous sommes bien un mois et demi plus tard, à moins de 40 jours du premier tour de l’élection présidentielle. Mais ce jeudi 16 mars, Jean-Christophe Cambadélis refuse de prendre parti entre l’ancien Premier ministre et le candidat désormais investi par le PS.
Le patron du PS, invité de la matinale de Radio Classique et Paris Première, ne défend pas Benoît Hamon face à Manuel Valls qui a refusé de le parrainer et acter son "non soutien" au candidat du PS, contrairement aux règles de la primaire. "Camba" rappelle également la motion de censure des frondeurs, Benoît Hamon en tête, contre le gouvernement dirigé par Manuel Valls :
"Durant ce quinquennat, il y a eu beaucoup de manque de respect de la parole donnée, du vote des congrès et de la solidarité. Je ne vais pas prendre position pour l’un par rapport à l’autre. Je rappelle au passage que Benoît Hamon a ourdi une motion de censure contre son propre gouvernement. Je ne l’ai pas condamné à l’époque. J’estime nécessaire de se rassembler derrière le candidat socialiste.
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Sous-entendu : en matière de loyauté, Benoît Hamon est mal placé pour parler. On a connu soutien plus marqué de la part du patron du parti pour son propre candidat. Toujours ce jeudi, dans une interview au Point , Jean-Christophe Cambadélis prend pourtant plus de pincettes, interrogé déjà sur la quasi défection de Manuel Valls :
"Il faut toujours respecter les instances, les votes démocratiques. C'est une constante de l'engagement politique. Mais, force est de constater que ce quinquennat n'a pas été avare de remises en cause tous azimuts de nos décisions collectives. Je ne donne pas aux déclarations de Manuel Valls, à huis clos, un autre sens que la légitimation de son non-parrainage et le refus de rejoindre Emmanuel Macron.
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"Il rompt le serment qu’il a pris devant les électeurs", a pesté de son côté Benoît Hamon, après avoir donné à Manuel Valls une leçon sur "la démocratie" et le "respect de la parole donnée". Soutien du candidat, Arnaud Montebourg a quant à lui accusé, dans un cinglant réquisitoire, l’ancien Premier ministre de "piétiner le parti dont il s’est copieusement servi" .