Prendre l'un pour taper sur l'autre. Tel est le plan d'attaque d'Eric Ciotti à l'encontre du gouvernement ce 5 août. Invité de France 2, le député UMP des Alpes-Maritimes, soutien de François Fillon pour 2017, a rebondi sur la libération de trois malfaiteurs , condamnés à trois mois d'emprisonnement ferme mais relachés faute de place en prison.
Pour lui, il s'agit d'une "conséquence directe de la politique irresponsable, dangereuse" de Christiane Taubira :
"Cette politique de Madame Taubira met en péril notre pacte républicain.
"
Quant à Manuel Valls, Eric Ciotti commence par saluer sa réaction - le ministre de l'Intérieur s'est dit "très surpris de cette décision et inquiet de ses conséquences" - avant de mieux railler son inefficacité. Une impuissance due, selon lui, à la place prise par sa collègue du ministère de la Justice :
"Je suis d’accord avec ce qu’il dit. Son problème c’est qu’il parle alors que Madame Taubira agit, sévit.
Il brasse du vent.
Chaque fois qu’il y a un fait divers, il va sur place, il a des propos très ferme que je peux approuver mais après il ne se passe rien.
"
Eric Ciotti fustige tout particulièrement la circulaire de politique pénale de Christiane Taubira, adressée aux magistrats en septembre 2012 . Dans cette feuille de route, la ministre veillait à ce que la peine de prison soit utilisée en "dernier recours", comme le demande loi pénitentiaire de 2009 . Une vision qui privilégie l'aménagement des peines - tout particulièrement pour celles inférieures à deux ans - pour lutter contre la surpopulation carcérale, soit le fait de trouver d'autres sanctions que l'emprisonnement systématique (bracelet électronique, assignation à résidence, etc.)
Sur France 2 ce 5 août, Eric Ciotti estime que cette circulaire est la cause de la libération des trois malfaiteurs. Il demande son abrogation :
"Il faut que François Hollande donne des instructions pour abroger cette circulaire scélérate de septembre 2012 car elle donne des instructions pour ne pas recourir à la prison, pour éviter la prison.
On peut m’expliquer ce qu’on veut, mais le seul message efficace contre la récidive et la délinquance c’est la prison ferme.
"
[Edit 9h15] Agacé par les accusations de laxisme de l'opposition, le président socialiste de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, a réagi sur Twitter, mettant en avant l'évolution à la hausse du nombre de détenus. Quitte à souligner, malgré lui, que l'action de Christiane Taubira pour faire baisser la population carcérale n'a pas encore abouti :