Mediapart: Raoult convoque les "chiens" de l'affaire Bérégovoy

Publié à 19h31, le 30 avril 2012 , Modifié à 19h48, le 30 avril 2012

Mediapart: Raoult convoque les "chiens" de l'affaire Bérégovoy
Eric Raoult sur BFM-TV, lundi 30 avril - capture d'écran @salam93 - https://twitter.com/#!/salam93/status/197005045328379905/

Le député-maire du Raincy, en Seine-Saint-Denis, proche de la Droite populaire, intervenait, ce lundi 30 avril, sur le plateau de BFM, pour réagir aux "informations" de Mediapart, sur un éventuel financement de la campagne par l'ancien régime libyen.

Problème : il s’est quelque peu écarté des éléments de langage officiels de l’UMP.

  1. L'allusion aux "chiens", particulièrement lourde de sens.

    Demain, on a un anniversaire.

    C’est l’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy. Ce type était pas mon ami, mais on l’a traîné dans la boue.

    L’expression de Mitterrand : "On s’est conduits comme des chiens à son égard".

    Alors arrêtez d’aboyer.

    Chacun a le droit de défendre son honneur. Votre honneur, comme celui du président de la République […].

    On ne traite pas un homme public comme vous le faites." 

    François Bonnet, directeur éditorial de Mediapart, face à Eric Raoult, député UMP proche de la Droite populaire : BFM jouait les prolongations, ce lundi 30 avril, à propos du document publié par Mediapart samedi, présenté comme une preuve de financement par l'ancien régime libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

    Point inattendu lors de cet échange ? Le député-maire UMP du Raincy, en Seine-Saint-Denis, s’est quelque peu éloigné des éléments de langage officiels de l’UMP, ceux-là même que Nicolas Sarkozy déroulait encore ce lundi matin, sur le plateau de France.

    Il s’est même hasardé à tenter un parallèle entre "l’affaire Mediapart", avec le financement supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy par l’ancien régime libyen, et le suicide de Pierre Bérégovoy, le 1er mai 1993.

    L’allusion aux "chiens", dans la citation qui ouvre ce billet, est particulièrement lourde de sens, puisqu’elle renvoie au discours hommage prononcé par Mitterrand pour son ancien premier ministre :

    Mitterrand visait alors, notamment, Edwy Plenel, actuel grand patron de Mediapart, et qui avait joué un rôle clef dans la diffusion d’informations présentant Bérégovoy comme le bénéficiaire d’un prêt immobilier avantageux.
    Ce à quoi Plenel avait répondu, un an plus tard, dans un ouvrage intulé : "Un temps de chien"

    Bonus :
    Voici les autres affirmations lancées par Eric Raoult contre Mediapart :

    "François Bonnet [directeur éditorial de Mediapart] se conduit comme un indic’ de police"

    "Moussa Koussa [destinataire de la note publiée par Mediapart] doit avoir autant de sang sur les mains que Mediapart de caca sur les mains"

    "Mediapart, c’est un office merdique. […] Office merdique, ça pourrait être injurieux, ce n’est pas diffamatoire."

    "Goebbels [propagandiste en chef du régime nazi …] disait : plus c’est gros, plus ça passe."

Du rab sur le Lab

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