VOLTE-FACE –Réforme Ayrault = réforme Fillon ? C’est en tout cas ce que pense et développe Eric Woerth, ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy et "père" de la précédente réforme des retraites.
Invité d’i>Télé, mercredi 28 août, le député UMP de l’Oise a expliqué que, selon lui, "il n’y a pas de réforme des retraites". Poursuivant son raisonnement sur l’allongement de la durée de cotisation, Eric Woerth voit dans cette nouvelle réforme un "prolongement" de celle engagée par François Fillon en 2003 :
"C’est la réforme Fillon. M. Ayrault prolonge une réforme qu’il n’a jamais voté, qu’il a toujours contesté. La réforme Fillon, c’était une prolongation de la durée de cotisation en fonction de l’espérance de vie. C’était jusqu’en 2020, il fallait le prolonger, il le prolonge.
"
Et de poursuivre :
"C’est une décision au fond assez naturelle. Il avait dit le contraire, a toujours dit que c’était injuste. Il le fait. La réforme Fillon, il la vote avec dix ans de retard.
"
Un raisonnement qu’il avait initié dès les annonces de Matignon, mardi 27 août, sur Twitter :
#retraites avec retard #Ayrault vote la loi Fillon de 2003! — Eric Woerth (@WoerthEric) August 27, 2013
En revanche, Eric Woerth se montre beaucoup plus critique sur les autres volets de la réforme comme la prise en compte de la pénibilité, pour laquelle le gouvernement s'est mis en opération pédagogie . "C’est une boîte à injustices", "de la poudre aux yeux", ajoute-t-il, jugeant sévèrement le plan retraites du gouvernement.
Et d’insister :
"C’est un exercice incroyable de lâcheté politique.
"
BONUS TRACK : Woerth et Laurent, sur la même longueur d’onde
Parallèlement, sur France 2, le patron du Parti communiste français, Pierre Laurent, a de son côté établi un raisonnement similaire. Ou quand un député UMP et un sénateur communiste se retrouvent dans leur opposition à Jean-Marc Ayrault.
Ainsi, pour Pierre Laurent, cette réforme "entérine la réforme Filllon-Sarkozy que nous (la gauche, NDLR) avions combattue à l'époque, y compris Jean-Marc Ayrault lui-mêmeà l'Assemblée nationale, et on la prolonge".