Cela lui permettait de se démarquer de François Hollande. Depuis son élection, Emmanuel Macron refusait catégoriquement de commenter l'actualité, particulièrement lors de ses déplacements à l'étranger, au nom de la hauteur de la fonction présidentielle. C'était notamment le cas lorsque des questions sur les affaires de plusieurs de ses ministres lui étaient posées. Et voilà que le chef de l'État rompt subitement avec cette habitude. Et pour parler de quoi ? De François Hollande et de ses mises en garde contre la réforme du Code du travail. Oh, l'ironie.
Il est vrai que l'ancien Président est plus que visible en cette fin de vacances d'été, entre défense de son bilan sur fond de "ça va mieux", petits *conseils* adressés à Emmanuel Macron par médias interposés et manœuvres estampillées tambouille socialiste. Manifestement piqué au vif, le nouveau résident de l'Élysée lui a sèchement répondu, mercredi 23 août, lors d'une conférence de presse avec le chancelier autrichien à Salzbourg , au cours d'une tournée qui doit encore le voir rencontrer les Premiers ministres tchèque et slovaque, avant la Roumanie et la Bulgarie. Emmanuel Macron a fustigé les commentaires de son prédécesseur et fait la promotion de ses propres réformes, lançant notamment :
"J'entends la chronique météo de savoir si ça va mieux en France. La réalité est que la France est la seule économie qui n'a pas gagné la guerre face au chômage de masse [ce qui n'est *pas tout à fait* exact, ndlr]
"
À Salzbourg, le PR vante la reforme en cours du marché du travail français, lui qui refusait pourtant de commenter l'actu depuis l'étranger pic.twitter.com/OcLXSBX8UI
— Nabil Touati (@salam93) 23 août 2017
Ceci était donc un commentaire du chef de l'État sur les soubresauts de la politique politicienne franco-française, émis lors d'une visite officielle à l'étranger. C'est pourtant bien le même homme qui, le 8 juillet en marge du G-20 à Hambourg (Allemagne), adressait cette (non) réponse à une question d'un journaliste sur l'affaire Business France qui concerne la ministre du Travail Muriel Pénicaud :
"Vous me parlez des péripéties du quotidien, dans notre pays. Il ne m'appartient pas ici de les commenter. Je serais à Paris, je ne les commenterais pas davantage.
"
Il avait botté en touche de manière similaire le 1er juin, lors d'un déplacement en Bretagne, alors qu'on l'interrogeait sur l'affaire touchant Richard Ferrand. Une règle qui vaut donc visiblement pour les interrogations gênantes sur les membres de son gouvernement, mais pas pour les remarques piquantes de François Hollande. Nul doute que ce dernier en a pris bonne note...
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