LES MOTS POUR LE DIRE - C'est un communiqué dominical en provenance du quai d'Orsay qui témoigne du courroux français contre l'oncle Sam. Laurent Fabius, le ministre des Affaires Etrangères, demande ce dimanche 30 juin "des explications aux autorités américaines" sur les allégations d'espionnage des institutions européennes par Washington.
Un communiqué quelques heures après les révélations de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel sur le programme américain d'espionnage des bureaux de l'Union Européenne à Bruxelles, New York et Washington.
Laurent Fabius écrit :
"La France a demandé aujourd'hui des explications aux autorités américaines au sujet des informations dévoilées par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel selon lesquelles la National Security Agency (NSA) aurait espionné les institutions de l'Union européenne.
Ces faits, s'ils étaient confirmés, seraient tout à fait inacceptables.
"
La NSA était déjà sous le feu des projecteurs du monde entier suite au scandale PRISM. Du nom de ce programme secret de récolte des données des grands opérateurs internet par les services de renseignement américains, révélé par Edward Snowden.
Un message également porté, sur Twitter, par Fleur Pellerin, la ministre déléguée chargée des PME et de l'Économie numérique :
La France a demandé aujourd'hui des explications aux autorités américaines au sujet des informations dévoilées par l'hebdo Der Spiegel #nsa — Fleur Pellerin (@fleurpellerin) June 30, 2013
Invitée en fin d'après-midi de BFMTV, la ministre de la Justice Christiane Taubira est allée plus loin dans les mots employés :
"Il y aurait là un acte d'hostilité inqualifiable, si, effectivement, les institutions européennes sont sous surveillance des services secrets américains.
"
Interrogée sur la volonté de Jean-Luc Mélenchon d'accorder l'asile à Edward Snowden, la garde des Sceaux a botté en touche : "Il faudrait d'abord qu'il demande l'asile politique à la France, et cela ne se règle ni derrière un micro, ni sur un plateau de télévision".
De son côté, Razzy Hammadi, député socialiste de Seine-Saint-Denis, plaide pour une interruption immédiate des pourparlers transatlantique sur le libre-échange :
Il me semble évident d'interrompre toute négociation de libre échange transatlantique. Le commerce n'est pas compatible avec l'espionnage. — Razzy Hammadi (@RHammadi) June 30, 2013
>> L'article de Der Spiegel, en allemand et en anglais