Des photomontages de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ou François Bayrou sur leur lit de mort. C'est le moyen qu'a choisi l'association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) pour interpeller les principaux candidats à la présidentielle sur l'euthanasie, en lançant une campagne de communication sur le sujet.
Les photos, saisissantes, sont accompagnées d'une interpellation plutôt cash, elle aussi : "Monsieur le candidat, doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l'euthanasie ?"
Le ministre UMP Jean Leonetti demande mercredi à François Hollande de condamner cette "campagne indigne".
Les politiques "très hostiles"
Sur ozap.com
"Voilà une campagne qui risque de faire grand bruit ces prochaines heures", selon le site Pure Medias. Et pour cause : il s'agit d'une série de photomontages choquants, mettant en scène Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou, dans leur lit d'hôpital.
L'association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) espère ainsi capter l'attention de ces trois candidats. L'euthanasie, à laquelle sont "très hostiles bon nombre de politiques", est pourtant "très acceptée par l'opinion" selon un récent sondage Ifop, met en avant l'association.
Un Français sur deux (49 %) estime aujourd'hui que la loi devrait autoriser les médecins à mettre fin sans souffrance, à la vie de personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent et 45 % y seraient favorables mais dans certains cas seulement.
Interpellation des "plus farouchement opposés"
Sur admd24mars.fr
On a interrogé tous les candidats à la présidentielle. On laisse tranquille ceux qui ont répondu favorablement et on interpelle ceux qui sont le plus farouchement opposés à l'euthanasie
C'est la justification donnée à l'AFP par le directeur général d'ADMD, Philippe Lohéac, quant au choix des trois candidats pour la campagne.
"Il se trouve que ces trois candidats sont d'un côté de l'échiquier politique mais notre association n'a aucune connotation politique" avec 48 000 adhérents de tous horizons politiques, souligne encore ce responsable.
Une campagne "indigne" pour Leonetti
Sur lefigaro.fr
Il est révoltant que l'ADMD utilise des moyens indignes pour défendre une prétendue dignité. Tout d'abord, cette campagne est partisane. François Hollande, qui manie ambiguïté et contradictions, échappe au traitement que l'ADMD réserve aux autres candidats
C'est ce que dénonce Jean Leonetti, ministre UMP des affaires européennes et par ailleurs auteur d'une loi sur la fin d'une vie. Il demande donc mercredi au candidat PS de condamner cette "campagne indigne", organisée par l'ADMD.
Le ministre pointe que cette association est présidée par Jean-Luc Romero, élu apparenté socialiste au conseil régional d'Ile-de-France.
Le 21 février, dans une interview consacrée au Figaro, Jean Leonetti avait déjà critiqué Hollande sur cette question.
Engagements des trois principaux candidats à la présidentielle
Sur lemonde.fr
- François Hollande s'est pour sa part dit partisan d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité, donc un "pas supplémentaire" vers l'euthanasie...A lire dans Le Monde "Euthanasie : comment le PS a converti son candidat".
- Nicolas Sarkozy s'est déclaré, la semaine passée dans l'interview au Figaro Magazine, opposé à une évolution législative sur la fin de vie et l'euthanasie :
L'euthanasie légalisée risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et serait contraire à notre conception de la dignité de l'être humain. La loi Leonetti est parfaitement équilibrée, elle fixe un principe, celui du respect de la vie. Pour le reste, laissons place au dialogue entre le malade, sa famille et le médecin. Cela s'appelle faire preuve de compréhension et d'humanité. On n'est pas obligé de légiférer sur tout et tout le temps.
- Marine Le Pen : Selon l'Est républicain, la position du parti apparaît "moins tranchée sur la question qu’auparavant, mais le parti reste vigoureusement opposé à une loi légalisant l’euthanasie". Ainsi, la vice-présidente du FN chargée des Affaires Sociales, Marie-Christine Arnautu, craint qu’une telle autorisation amène des "dérives, comme se dire qu’il n’y a plus d’espoir, seulement pour des raisons matérielles et financières". Elle a par ailleurs qualifiée la proposition de loi sur l’euthanasie de "légalisation de l’assassinat".