Après avoir assuré que Jérôme Cahuzac avait "démissionné", François Hollande explique à présent l’avoir mis à la porte

Publié à 16h09, le 03 avril 2013 , Modifié à 16h36, le 03 avril 2013

Après avoir assuré que Jérôme Cahuzac avait "démissionné", François Hollande explique à présent l’avoir mis à la porte
(Captures)

EVOLUTION - Ce mercredi 3 avril, François Hollande a pris la parole suite aux aveux de Jérôme Cahuzac. Le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures pour assurer l'"exemplarité totale" des responsables politiques, revenant sur le cas de son ancien ministre du Budget. 

Il a également assuré avoir, par lui-même, demander à Jérôme Cahuzac de quitter le gouvernement, dès le 19 mars. Problème ? A l’époque, le chef de l’Etat soutenait une toute autre version.

Le Lab refait le film. 

 

19 mars 2013

Après l'ouverture d'une information judiciaire sur des soupçons de détention d'un compte bancaire caché en Suisse par Jérôme Cahuzac, l'Elysée annonce la démission du ministre du Budget.

Dans son communiqué , François Hollande le promet : c'est à la demande du ministre qu'il met fin à ses fonctions : 

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Le président de la République a mis fin aux fonctions de M. Jérôme CAHUZAC, ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, à sa demande.

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Puis le même jour, dans un second communiqué , cette fois à la première personne : 

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Je remercie Jérôme CAHUZAC pour l’action qu’il a conduite depuis mai 2012 comme ministre du Budget pour le redressement des comptes de la France. Il l’a fait avec talent et compétence.

Je salue la décision qu’il a prise de remettre sa démission de membre du Gouvernement pour mieux défendre son honneur.

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20 mars 2013 

Le lendemain, le gouvernement et le président de la République se retrouvent pour le traditionnel conseil des ministres. Lors du compte-rendu de cette réunion, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, indique qu'il s'agit bien d'une démission de Jérôme Cahuzac : 

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Le président de la République est revenu sur la démission de Jérôme Cahuzac, tout comme le Premier ministre. Ils ont salué la décision courageuse de présenter sa démission. Une décision motivée par la volonté de se donner tous les moyens de défendre son honneur.

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A voir à partir de 3'30 : 

28 mars 2013

Invité sur le plateau de France 2 pour un long entretien , François Hollande est encore une fois invité à s'exprimer sur le sujet en fin d'interview. 

Là encore, il s'agit d'un geste de Jérôme Cahuzac, mais le chef de l'Etat explique qu'il n'est pas possible qu'un ministre voit sont action troublée par des influences extérieures, citant en particulier la convocation d'un juge : 

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- Pourquoi, dans ce cas-là, avez-vous accepté sa démission ?

-  Parce que j’ai considéré que, dès lors qu’il y avait une procédure judiciaire, il n’était pas possible qu’un membre du gouvernement puisse être soumis à quelque influence que ce soit, donc soumis à une convocation chez un juge. C’était l’exemplarité que je voulais réaffirmer, chaque fois qu’il y a un membre du gouvernement qui est dans une procédure, il n’est plus membre du gouvernement.

- Cela vous a heurté, cela vous a troublé, vous qui défendiez "la République irréprochable" ?

- Je ne peux pas préjuger. Je n’ai pas d’ailleurs dit qu’il partait parce qu’il était coupable. Ce sera à la justice de le dire. Mais ce que j’avais déterminé, et ce n’est pas la jurisprudence précédente, ce n’est pas ce qu’on appelait la jurisprudence du mis en examen, il n’est pas mis en examen, Jérôme Cahuzac . Mais dès lors qu’il y a une procédure, il ne pouvait plus rester au gouvernement.

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A partir de 1h02'30 : 

3 avril 2013 

Au lendemain de sa mise en examen et de ses aveux, François Hollande a pris à nouveau la parole. Intervention grave, enregistrée depuis l'Elysée, courte et directe. 

Cette fois le vocabulaire a changé. C'est lui a tranché dans le vif et il était à la manoeuvre : 

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J’affirme, ici, que Jérôme Cahuzac n’a bénéficié d’aucune protection autre que celle de la présomption d'innocence.

Et il a quitté le gouvernement, à ma demande, dès l’ouverture d’une information judiciaire.

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Une position également soutenue devant l'Assemblée nationale par le Premier ministre. Répondant à une question d'un parlementaire, Jean-Marc Ayrault précise : 

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Nous lui avons demandé de démissionner dans l'instant, ce qui a été fait.

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Du rab sur le Lab

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