On ne sait pas encore ce qu'il s'est passé ce mardi 22 mars à Bruxelles . Pourtant, Wallerand de Saint Just ne peut s'empêcher, moins d'une heure après les deux explosions qui ont ébranlé l'aéroport de la capitale belge, de s'emparer du sujet d'un point de vue purement politicien.
Il est en effet 8h54 lorsque le conseiller régional FN d'Île-de-France réagit sur Twitter. Il n'est pas le premier politique à le faire. Deux minutes avant lui, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a fait part de sa solidarité "avec nos amis belges". "Paris-Bruxelles-Tunis même combat contre l'horreur", a-t-il ajouté.
Wallerand de Saint Just fait preuve lui-aussi de solidarité. Mais moins d'une heure après les faits, l'élu frontiste ne peut s'empêcher d'attaquer Manuel Valls. Sur Twitter, il écrit :
"Comme nous l'a dit Manuel Valls (avec beaucoup de lâcheté), il faut s'habituer au terrorisme.
"
Bruxelles, solidarité avec les victimes, mais comme nous l'a dit @manuelvalls (avec bcp de lâcheté) il faut s'habituer au terrorisme
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 22 mars 2016
Voilà. La confusion règne. On ignore ce qui a provoqué ces explosions à Bruxelles même si la piste terroriste, au regard des circonstances, est privilégiée d'emblée. Alors forcément, Wallerand de Saint Just en profite pour attaquer le gouvernement. C'était déjà ce qu'il s'était passé le 13 novembre, lorsque plusieurs politiques d'extrême droite avaient visé le pouvoir en place alors que l'attaque terroriste au Bataclan était encore en cours .
Wallerand de Saint Just n'est pas le seul. Quelques minutes après lui, le maire de Béziers élu avec le soutien du FN Robert Ménard a cru de bon ton d'ironiser sur le sujet en expliquant que les explosions n'étaient sûrement pas "l'œuvre de militants néo nazis…" Le tout accompagné du hashtag #TousUnisContreLaHaine lancé par le gouvernement ce week-end et vilipendé par l'extrême droite depuis.
Attentat #Bruxelles. Peu de chance que ce soit l'oeuvre de militants néo nazis... #TousUnisContrelaHaine
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 22 mars 2016
Gilbert Collard, également, ne se prive pas d'un commentaire sur le même ton :
Bruxelles, il serait temps non de s'unir mais de s'armer contre la haine !
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) March 22, 2016
Un peu plus d'une heure après, on n'en sait pas forcément plus si ce n'est un premier bilan, lourd : au moins 13 personnes ont été tuées dans les attentats de ce mardi matin. Pour le vice-président du FN Louis Aliot, présent au Parlement européen, en profite néanmoins pour parler d'une théorie chère à l'extrême droite et à une partie de la droite :
"On fait face, quoi qu'on en dise, à une cinquième colonne : il y a des gens qui sont parmi nous et qui du jour au lendemain peuvent passer à l'acte, dans le dos des services de renseignement, de police et de sécurité. Je pense qu'il va falloir qu'on s'interroge sur tout cela.
"
Mais tous au FN n'ont pas eu ce genre de réactions. David Rachline, sénateur-maire de Fréjus, Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse et Florian Philippot, n°2 du parti, ont simplement fait part de leur solidarité et de leur fraternité avec les victimes.
#Bruxelles : solidarité avec la Belgique, pensées pour les victimes.
— Florian Philippot (@f_philippot) March 22, 2016
Fraternité avec le peuple belge endeuillé aujourd'hui... #Bruxelles
— David Rachline (@david_rachline) March 22, 2016
De tout cœur avec nos amis Belges dans cette nouvelle épreuve terrible. #Bruxelles
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 22 mars 2016
Enfin, pour David Rachline, cette retenue n'aura duré qu'un temps :
Combien d'attentats faut-il pour qu'ils prennent les mesures nécessaires et urgentes, notamment arrêt de l'immigration et fin de Schengen ?
— David Rachline (@david_rachline) March 22, 2016