Favoritisme 2.0 ? L'écrivain et chercheur, Frédéric Martel, affirme sur L'Express.fr que la nouvelle page de profil de Nicolas Sarkozy a été réalisée avec l'aide de Facebook.
Lancée vendredi 10 février, la Timeline a déjà suscité beaucoup de commentaires, car elle met en scène la vie du chef de l'Etat à coup de photos soigneusement sélectionnées.
Le PS s'en émeut, l'Elysée dément.
Les insinuations de l'Express
Sur lexpress.fr
Selon Frédéric Martel , la mise en place de la timeline a nécessité des mois de travail, et aurait même commencé avant que la fonctionnalité timeline ne soit rendue publique le 22 septembre dernier à San Francisco.
"L'équipe de Nicolas Princen (conseiller numérique de Nicolas Sarkozy) à l'Élysée aurait ainsi travaillé directement avec Facebook pendant plusieurs mois pour élaborer cette timeline", écrit l'auteur du livre "J'aime pas le sarkozysme culturel".
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Dès le 13 octobre (le code source de certaines photos de la Timeline le montre), les petites mains de l'Elysée sont à l'oeuvre. Selon une source fiable au sein de Facebook, l'entreprise aurait mis à la disposition de l'Élysée ou de l'UMP des conseillers pour prendre en main les nouvelles fonctionnalités- aide dont aucun candidat à la présidentielle n'a pu bénéficier.
"Pour rappel, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a été reçu à l'Elysée en mai dernier.
"Sarkozy clairement privilégié" pour le PS
Sur lexpress.fr
Si la direction de campagne de François Hollande a bien été aussi en relation avec Facebook, "elle dément avoir obtenu un pareil traitement équivalent à celui de Nicolas Sarkozy", explique Frédéric Martel .
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Le problème, c'est que Facebook ne nous a pas prévenus. Et ne nous a pas mis dans la boucle des nouvelles fonctionnalités expérimentées. Nicolas Sarkozy a été clairement privilégié
"Et si la création d'une timeline a bien été proposée pour François Hollande par Facebook fin 2011, c'est trois mois après que son développement a commencé chez Sarkozy, souligne l'écrivain.
Dans un email à la direction de Facebook, Fleur Pellerin, chargée des questions numériques dans l'équipe Hollande, écrit :
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L'implication de Facebook dans la campagne présidentielle française est inacceptable. Si vous avez vraiment travaillé sur ces outils depuis des semaines ou des mois, vous auriez dû les offrir à tous les candidats, à égalité, et les rendre publics au même moment [...]. Je ne peux pas accepter qu'une société [comme Facebook] prenne partie dans une campagne présidentielle en offrant une aide technique et intellectuelle à un candidat et lui donner ainsi un avantage significatif. Compte tenu de ces circonstances, vous comprendrez que je sois obligée d'annuler notre réunion prévue lundi.
"L'Elysée dément
Sur lexpress.fr
L'Elysée conteste auprès de l'Express avoir bénéficié d'un traitement de faveur de la part de Facebook. L'un des conseillers numériques de l'Elysée se défend :
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Nous suivons l'actualité du web, avons pris connaissance des nouvelles fonctionnalités quand Mark Zuckerberg les a rendues publiques, et avons vu tout de suite les avantages que nous pourrions en tirer, rien de plus
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Facebook ne nous a procuré aucune aide technique particulière, nous avons fait comme les milliers de développeurs qui y ont eu accès dès le mois d'octobre, nous y avons travaillé (...) Ce n'est pas de notre faute si tout le monde n'a pas réagi aussi vite...
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