Fan-zones : une adjointe à la mairie de Paris "embrasse" la droite qui en demandait l'interdiction

Publié à 09h56, le 11 juillet 2016 , Modifié à 13h20, le 11 juillet 2016

Fan-zones : une adjointe à la mairie de Paris "embrasse" la droite qui en demandait l'interdiction
Capture d'écran du tweet de Colombe Brossel trollant la droite parisienne sur la sécurité des fan-zones

ALLEZ BISOUS - Cela avait été un des principaux sujets d'inquiétude et de polémique avant l'Euro. Les fan-zones étaient pointées du doigt, par la droite et l'extrême droite majoritairement, pour le risque sécuritaire et la "cible" potentielle qu'elles pouvaient représenter, dans un contexte de menace terroriste lourd. Une fois la compétition terminée, force est pourtant de constater qu'aucun débordement majeur n'a eu lieu dans ces espaces dédiés aux supporters durant les matches.

Malgré le cœur que l'on a tous un peu gros ce lundi 11 juillet après la cruelle défaite des Bleus face au Portugal en finale, certains gardent l'envie. Non pas l'envie d'avoir envie, mais celle de troller. L'adjointe à la mairie de Paris chargée de la Sécurité, par exemple, qui n'oublie pas la droite parisienne. Colombe Brossel ne s'est en effet pas privée de partager ses "pensées pour Nathalie Kosciusko-Morizet, Philippe Goujon (député-maire du 15e arrondissement, ndlr) et Frédéric Péchénard (vice-président de la Région chargé de la Sécurité) qui ont tant demandé l'annulation de la fan-zone". Et de préciser que Jean-François Martins (adjoint chargé du Sport) et elle les "embrassaient" :

Début juin, NKM avait indiqué avoir demandé, au nom du groupe LR au conseil de Paris, l'interdiction de la fan-zone et fait part de ses "inquiétudes". Globalement, le gouvernement et la mairie de Paris se félicitent désormais de la bonne tenue de cet Euro et de son organisation qui, hormis les affrontements entre hooligans à Marseille au début de la compétition, se sera faite dans le calme.

[Edit 10h15 : la conseillère presse de Bernard Cazeneuve a elle aussi joué la provoc' ce lundi en retweetant fort ironiquement Valérie Pécresse.]

Dimanche soir, pendant la finale, il y a cependant bien eu quelques soucis au niveau de la fan-zone du Champs de Mars. Des incidents ont eu lieu au moment où des supporters ont tenté d'entrer dans la fan-zone située devant la Tour Eiffel, alors que ses accès étaient fermés. La préfecture de police de Paris avait prévenu publiquement que l'espace était plein et qu'il était inutile de tenter d'y pénétrer. Certains supporters s'y sont quand même rendus et ont tenté d'entrer, renversant les barrières de sécurité.

Ils ont été repoussés par les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, a indiqué une source policière. Les forces de l'ordre ont aussi utilisé des canons à eau, tandis que les protestataires leur lançaient bouteilles et invectives, certains mettant le feu à des détritus et des scooters, a constaté un photographe de l'AFP. Un autre reporter de l'AFP a vu au moins une voiture brûlée près du pont d'Iena, entièrement bouclé après 23H00 par des gendarmes mobiles. La finale de l'Euro en était alors aux prolongations.

Interrogée ce lundi sur ces inquiétudes formulées avant la compétition, NKM a maintenu le bien-fondé de sa position. Sur Public Sénat et Sud Radio, elle a expliqué qu'il était "facile de dire après" que tout s'est bien passé et que "s'il s'était passé quelque chose, on aurait dit exactement le contraire". Et d'ajouter :

 

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Il y a un calcul de risques qui est fait en amont. Il y en avait qui disaient qu'il ne fallait carrément pas de fan-zones. Il y en avait, et j'en étais, qui disaient qu'on pouvait les faire dans des endroits peut-être plus faciles à sécuriser comme par exemple le stade Charléty. Il y en avait qui disaient qu'il fallait les maintenir là. Voilà. On calcule le risque. Après, ceux qui sont en charge décident et de toute façon, on fait en sorte, on espère que ça se passe vraiment bien.

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