SOUTIEN DU BOUT DES LEVRES – "Je fais confiance au Premier ministre." Ce n’est que du bout des lèvres que Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée, a soutenu Arnaud Montebourg face à Jean-Marc Ayrault sur la question de la nationalisation de Florange.
Montebourg, "son impulsivité, ce caractère totalement entier"
Il n’avait pas mis son veto pour que les députés socialistes signent une tribune de soutien à Arnaud Montebourg. Mais, dans l’imbroglio de la nationalisation envisagée de Florange par le ministre du Redressement productif, Bruno Le Roux a choisi la posture officielle, celle du soutien à la décision de Jean-Marc Ayrault de ne pas considérer l’hypothèse de la nationalisation temporaire.
Prié de choisir, sur RFI, mardi 4 décembre, entre le Premier minsitre et le titulaire du Redressement productif, le patron des députés socialistes à l’Assemblée nationale a justifié et appuyé la décision de Jean-Marc Ayrault :
Je fais confiance au Premier ministre qui a la vision d’ensemble sur le dossier et qui avait des retours de plusieurs ministères sur des investisseurs potentiels.
Sous-entendu, Arnaud Montebourg, lui, n’avait pas toutes les cartes en main. Etonnant pour celui qui, au gouvernement, est en charge des questions industrielles.
Le ministre du Redressement productif bluffait-il ? Le député de Seine-Saint-Denis esquive et insiste sur la meilleure information dont disposait Matignon :
Ce n’était pas simplement du bluff, même si ca n’a pas été au bout, cela a participé à la naissance de cette nouvelle solution. (…)
La somme d’informations remontées au Premier ministre l’a conduit à penser que la solution de la continuité de l’activité avec ArcelorMittal était la meilleure solution pour l’emploi local.
Néanmoins, Bruno Le Roux ne veut pas jeter la pierre à Arnaud Montebourg et tente, tant bien que mal, de soutenir son action ministérielle, défendant même "l’outil" de la nationalisation, "évoquée à bon escient" :
La nationalisation, c’est un outil, ce n’est plus une question idéologique. Nous ne sommes plus il y a 30 ans. Obama s’en est servi, le précédent gouvernement s’en est servi. Je mets 2 conditions : qu’elle soit temporaire et qu’elle facilite une solution de reprise.
La nationalisation, qui a été évoquée à bon escient, a permis de peser dans la discussion. Si demain, il devait y avoir un manquement de M. Mittal, cette question est encore ouverte.
Quant à l’intention d’Arnaud Montebourg de proposer sa démission après avoir été désavoué, Bruno Le Roux explique qu'il "peut le comprendre" :
Je peux le comprendre sur l’instant, avec son impulsivité, ce caractère totalement entier.
C’est bien qu’il reste, bien qu’il n’ait pas été jusqu’au bout de cette idée.