Florence Portelli et Maël de Calan ne veulent plus que LR envoie à Bruxelles les "recasés" et autre "préretraités" du parti

Publié à 09h05, le 16 novembre 2017 , Modifié à 09h12, le 16 novembre 2017

Florence Portelli et Maël de Calan ne veulent plus  que LR envoie à Bruxelles les "recasés" et autre "préretraités" du parti
© Captures d'écrans

On ne sait pas si c’est concerté mais ils sont d’accord. Les deux concurrents de Laurent Wauquiez pour l’élection à la présidence tirent à  boulets rouge, ce 16 novembre, sur les listes constituées en 2014 pour les européennes. Pour 2019, ils veulent du neuf et de la compétence. Parce que, jusqu’à présent selon eux, allaient à Bruxelles ceux qui n’avaient plus de place ailleurs.

Dans le Figaro, Florence Portelli dénonce :  

 

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Franchement, certains sont là uniquement parce qu'on a cru qu'il fallait les recaser! Il faut absolument revoir les investitures LR de manière plus sévère et désigner des candidats seulement quand notre ligne politique sur l'Europe sera fixée.

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Elle demande "des mandats européens exclusifs" et que les candidats montrent un engagement "fort et réel" sur ces questions.

Maël de Calan, sur France inter  ne dit pas autre chose. Il demande à Laurent Wauquiez  (futur patron du parti) d’être attentif à ces listes. Il analyse :  

 

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On a délibérément en 2014 saper notre influence à Bruxelles en constituant des listes pour les élections européennes en dépit du bon sens.

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Si Laurent Wauquiez est un "européen convaincu" (ce qu’il déclare dans une interview au même Figaro ), il doit, selon le juppéiste, le prouver. Le candidat continue :

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Les Républicains, s’ils sont un parti européen, si Laurent Wauquiez est un européen convaincu, doivent se donner les moyens d’envoyer à Bruxelles en 2019 les meilleurs. Les meilleurs, pas des gens à qui on offre un plan de préretraite.

Nous n’en avons pas l’exclusivité de cette politique mais il faut reconnaître qu’en Allemagne et dans beaucoup de pays d’Europe, on envoie les meilleurs  parce qu’on a conscience que l’influence de notre pays, l’influence de la France à Bruxelles, elle dépend du personnel politique qui nous défend. ll y a Elisabeth Morin-Chartier qui est l’exemple de ce que la France peut offrir de meilleur. Quand on envoie des bons qui s’engagent à fond à Bruxelles, on défend les intérêts de la France. Il doit se donner les moyens d’envoyer les meilleurs.

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On se demande bien à qui ils pensent...  Pour mémoire, la liste des députés européens LR, c’est iciLes plus connus sont sans doute Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux ou Nadine Morano.

On notera que LR n'a pas le monopole de cette pratique. L'Expresspubliait en mai 2014, l'interview d'Yves Bertoncini, directeur de Notre Europe-Institut Jacques Delors. Il expliquait : 

 

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La France recycle ses personnalités politiques à Strasbourg. Et cela se voit. Je ne suis pas sûr que Vincent Peillon (PS, tête de liste dans le Sud-Est), Nadine Morano (UMP, Est), Michèle Alliot-Marie (UMP, Sud-Ouest) ou Renaud Muselier (UMP, Sud-Est) aient vraiment la volonté de mener une carrière européenne...  

 

Les grands partis politiques français ont tendance à considérer les élections européennes comme un scrutin subsidiaire, où recaser quelques-uns de leurs membres, en attendant que quelque chose se présente pour eux sur la scène nationale. Comme en réserve de la République. Benoît Hamon (PS), Stéphane Le Foll (PS) ou Roselyne Bachelot (ex-UMP) ne sont que quelques exemples illustrant le fort taux de démission en cours de mandat de la part des eurodéputés français. 

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Du rab sur le Lab

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