Il n’est pas encore officiellement candidat mais déjà son duel annoncé avec Alain Juppé est dans toutes les têtes et toutes les stratégies. Et notamment celle d’avoir l’adoubement des chiraquiens, de moins en moins nombreux mais toujours influents. Alors, entre le maire de Bordeaux et Nicolas Sarkozy, c’est une guerre des soutiens qui s’ouvre. Une guerre d’héritage aussi alors que Jacques Chirac a fait savoir qu’il soutenait celui qui était "probablement le meilleur d’entre nous" pour la primaire, à savoir son ancien Premier ministre Alain Juppé.
François Baroin, bébé Chirac élevé au gouvernement Juppé, se démarque de son ancien mentor. Lui ne soutiendra pas le maire de Bordeaux. Bien au contraire. Celui qui est désormais l’un des chouchous de Nicolas Sarkozy, qui pourrait en faire son Premier ministre en cas de retour à l’Elysée, ne cesse de distiller quelques piques à l’encontre du favori actuel des sondages.
Dans l’Opinion de ce mardi 13 octobre, l’influent patron des maires de France assure que "l’immense majorité" des chiraquiens soutiendra Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite et du centre en vue de 2017. Il affirme également qu’il "n’est pas le meilleur", prenant le contre-pied de la fameuse tirade de Jacques Chirac :
"Il sera frappant de voir que ceux qui étaient prêts à mourir pour Jacques Chirac sont dans leur immense majorité aux côtés de Sarkozy. On reconnaîtra tous qu’Alain Juppé était le préféré, mais pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas le meilleur.
"
Et de poursuivre, fustigeant un ancien Premier ministre qui a porté l’ancienne majorité "de déception en déception" :
"Tout a été fait pour lui, mais pour nous, il n’est pas Jacques Chirac. Tout est différent entre eux. Alain Juppé a été un collègue professionnel. J’ai été très fier d’entrer dans son gouvernement, mais avec lui, on n’a été que de déception en déception.
"
A L’Express, en juin, le sénateur-maire de Troyes attaquait déjà le maire de Bordeaux. "Juppé n’a pas changé, il souffre d’un autocentrisme total", lançait déjà François Baroin.
Huit ans après la retraite de leur champion, le cercle des chiraquiens disparus n’a rien d’une amicale.
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