Dans sa rubrique Téléphones rouges ce 17 octobre, le Nouvel Observateur croit savoir que François Hollande a repris le contrôle de la réforme de la décentralisation, dossier porté par Marylise Lebranchu. On peut lire dans l’hebdomadaire :
Ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu perd la main sur l’essentiel de son portefeuille.
Le président de la République aurait ainsi pris les devants en recevant, le 9 octobre, "plusieurs élus locaux agacés par la manière dont s’engage le débat", rendez-vous non inscrit dans son agenda officiel. De fait, c’est également lui qui a annoncé les grandes lignes de la réforme de l’Etat après les états généraux de la démocratie territoriale le 5 octobre : enterrement du conseiller territorial, nouvelle étape de la décentralisation et renforcement des régions.
Marylise Lebranchu est-elle mise au placard sur ce sujet ? Une dizaine de jours plus tôt, la ministre était encore en première ligne médiatique. Dans une interview aux Echos le 24 septembre, elle est entrée dans les détails de sa loi, annonçant même que le texte était "prêt". Le mot de trop pour certains élus – comme le président du groupe socialiste au Sénat François Rebsamen– qui ont estimé que la ministre tranchait sans les écouter. Celle-ci avait dû s’excuser immédiatement, évoquant une "maladresse" de sa part.
Preuve selon le Nouvel Observateur d’un malaise, un curieux va-et-vient dans le ministère de Marylise Lebranchu. Le 10 octobre, son directeur de cabinet, Serge Bossini, a été remplacé par Laurent de Jekhowsky. Un mois plus tôt, en plein travail sur la décentralisation, deux nouveaux postes de conseillers techniques ont été créés sur la réforme de l’Etat et les collectivités territoriales. Le 27 septembre, trois jours après l’interview contestée de la ministre, un nouveau conseiller chargé de la décentralisation, à Matignon cette fois, est entré en piste : Philippe Yvin.
Des changements qui n’ont "rien à voir avec le travail" sur la réforme de l’Etat et la décentralisation, assure un conseiller de Matignon au Lab. Idem au ministère de Marylise Lebranchu où l’on s’étonne des liens faits entre des nominations banales et la réforme :
C’est le bon fonctionnement d’un cabinet, les gens viennent et partent. De plus, ces nominations étaient prévues de longue date. Les deux conseillers techniques devaient venir renforcer nos effectifs depuis le début.
> Pour en savoir plus sur la réforme de l’Etat et la décentralisation :
- L’intervention de François Hollande aux états généraux de la démocratie territoriale
- La synthèse des annonces sur La Croix
- L’interview de Marylise Lebranchu auxEchos