François Hollande a un petit tic de langage qui d’après notre blogueur Guy Birenbaum trahit la trop grande retenue, la distance qu’il conserve encore vis-à-vis de son statut.
"Le candidat que je suis"…
Ce sont cinq mots qui pourraient finir par agacer. Je commence à les entendre ou à les lire trop souvent; à chaque fois quasiment que François Hollande donne une interview ou s’exprime en public. Et cela ne risque pas de s’arranger dans les semaines qui s’annoncent, les prises de parole étant appelées à se multiplier.
Ce mardi matin, invité de la matinale de France Inter, François Hollande a utilisé cette expression très révélatrice d’une mise à distance : "Le candidat que je suis". (à 1’53 sur la vidéo).
Stop François ! "Le candidat que je suis" est une expression à bannir (et ce même si Mitterrand l’utilisa en son temps.
On croirait presque entendre du Lionel Jospin, période 2001/2002. Jospin qui n’avait jamais réussi à intégrer qu’il était bien le candidat. Et que ce candidat, le candidat qui ratait totalement sa campagne, ce n’était pas un autre mais bien lui. On se souvient d’ailleurs de son incroyable "Ce n'est pas moi, ça ne me ressemble pas", lorsqu’il avait taclé Jacques Chirac dans un avion
Avec "le candidat que je suis", j’entends chez François Hollande une sorte de retenue, voire de pudeur ou de gêne similaires. Comme si "le candidat que je suis"était aussi un autre, extérieur à lui, dont il peut parler à la troisième personne : "le candidat".
Eh bien non, François Hollande. Je vais vous dire les choses brutalement. "Je" n’est pas un autre; la politique n’est pas de la littérature; surtout une élection présidentielle. C’est vous le candidat ! Il n’y a pas, il ne doit jamais y avoir de troisième personne entre les Français et vous…
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