Alors que la France se trouve plus que jamais en pleine tempête financière et au coeur des vagues de la crise européenne, les Français se prononcent en faveur d'un gouvernement d'union nationale. Nicolas Sarkozy, et les cadres de la majorité, avait déjà appelé à "l'union nationale" derrière la politique économique élyséenne. François Bayrou et Dominique de Villepin en font des arguments de campagne. Une manière aussi de mettre la pression sur l'opposition. La preuve par cinq.
Les Français sont pour
Sur 20minutes.fr
Selon l'étude CSA pour 20 Minutes, BFMTV et RMC, 55% des sondés se déclarent favorables à un gouvernement d'union nationale. Ce type d'exécutif réunirait les meilleures personnalités de chaque camp.
Lire ici les résultats complets de l'étude :
L'union nationale, version Sarkozy
Sur Marrianne2
Depuis 2007, le pouvoir a plusieurs fois appelé la gauche à "l'union nationale". Toutefois, loin de concéder un quelconque partage des responsabilités - et encore moins de proposer un gouvernement d'union nationale, comme le réclament, notamment, Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin ou François Bayrou - son entreprise vise surtout à rallier l'opposition à sa politique. Ce qui, pour l'heure, a toujours échoué.
- En octobre 2008, au moment de l'efondrement de la banque Lehman Brothers, Nicolas Domenach analysait la volonté d'union nationale de Nicolas Sarkozy comme "un piège" tendu à l'opposition.
EXTRAIT
Pour nous sortir du noir, pour calmer la panique, il était tout à fait imaginable qu’à l’exemple des Etats-Unis la majorité conservatrice et l’opposition s’entendent. Au nom de la France, bien sûr. Encore faudrait-il le vouloir vraiment, et ne pas chercher seulement à déstabiliser encore davantage des socialistes qui (...) ne sauraient approfondir leur identité en commençant, en continuant plutôt, à se jeter dans les bras de Sarkozy.
- A la même époque, François Hollande, alors Premier secrétaire du PS, synthétisait une position socialiste qui, en trois ans, n'a jamais varié malgré les multiples appels du pied élyséens :
Si l'unité nationale ça consiste à demander à la gauche de soutenir une politique qui échoue, sûrement pas.
Crise : "L'union nationale, ce serait vraiment bien"
- Le ministre de l'Économie François Baroin a indiqué que la règle d'or sur le retour à l'équilibre budgétaire pourrait être soumise au vote du Congrès avant la présidentielle si une "fenêtre de tir" se présentait. "L'union nationale, ce serait vraiment bien en France", a déclaré François Baroin.
- Lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a déclaré : "La situation est grave, le pays a besoin d'union".
Tous deux réagissaient à la mise sous surveillance de la France par Standard and Poor's.
Finances locales : "Un message d'unité"
Le 23 novembre dernier, François Fillon se rend au congrès des maires de France pour y prononcer un discours, ponctué par un appel à l'unité nationale.
EXTRAIT
Nous sommes tous au service de la République, et la République, aussi diverse soit-elle, n’a qu’un seul destin. Mesdames et Messieurs les maires, c’est ce message d’unité et de volonté que je voulais aujourd’hui partager avec l’Assemblée des maires de France.
Lire le discours entier :
Un appel qui a exaspéré Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière, comme en témoigne son billet de blog au vitriol.
EXTRAIT
Au congrès des maires, Fillon est venu faire son numéro sur la nécessité des"sacrifices", de "l’union nationale" et même d’un "sursaut national" face à la crise. Il a même osé parler de "devoir moral". Face à des élus de petites communes qui subissent de plein fouet la suppression de la taxe professionnelle et la baisse continue des moyens dont ils disposent, la régression des services publics, la disparition des hôpitaux de proximité et des écoles ; face à des élus qui assistent impuissants à la fermeture d’usines sur le territoire de leur commune et à la ruine de leur ville – sans que jamais l’État ne lève le petit doigt pour les soutenir…
Dette : "Un message d'union nationale est la meilleure des réponses"
Sur Le Figaro
En juillet dernier, le Premier ministre François Fillon publiait une tribune dans Le Figaro pour prôner l'union nationale face à "l'ampleur des défis" auxquels la France doit faire face : dette, crise économique, etc. Le chef du gouvernement essayait notamment d'obtenir des socialistes un consensus sur le vote de la règle d'or. En vain.
EXTRAIT
Devant l'ampleur de tous ces défis, j'en appelle à l'unité et au sens des responsabilités de toutes les formations politiques. Contrainte par ses primaires, l'opposition semble par avance répondre non, quelle que soit la question. Il y a pourtant au Parti socialiste des économistes éclairés et des responsables sincères. Un message d'unité nationale est encore la meilleure des réponses aux doutes des marchés et aux craintes des investisseurs. C'est d'ailleurs ce message que la plupart des grandes forces politiques européennes ont choisi de privilégier.
Crise de 2008 : "L'unité nationale s'impose"
Sur LCI
Septembre 2008. La crise économique boulverse l'ordre du monde et Nicolas Sarkozy prononce un discours remarqué à Toulon. François Fillon lance alors le lendeamain un appel devant les militants UMP réunis à Enghien-les-Bains (Val-d'Oise). Il leur demande de se battre pour préserver "l'unité nationale".
EXTRAIT
"Les temps sont difficiles (...) Il y a des moments où l'unité nationale s'impose"
Cet appel a été rejeté par François Bayrou comme par François Hollande.
Bayrou et Villepin appellent aussi à l'union nationale
Sur francetv.fr
Contre l'hégémonie de l'UMP et du Parti socialiste, François Bayrou et Dominique de Villepin font de l'union nationale au gouvernement un argument de campagne.
Pour le candidat centriste, le "chemin nouveau" passe par "l'union nationale au service de l'intérêt général". Comme il le répète depuis 2002, il souhaite en finir avec le clivage droite-gauche traditionnel.
Lors de sa déclaration de candidature, Dominique de Villepin avait indiqué qu'il était aussi partisan de l'union nationale. Mais l'ancien Premier ministre admet qu'elle ne devrait pas se faire nécessairement autour de lui. En revanche, il est favorable à une sélection des meilleurs de chaque camp pour constituer un gouvernement.
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