Ce n’est pas la rue qui fait la loi. Du Jean-Pierre Raffarin dans le texte. Comme l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, François Hollande a affirmé que le pouvoir politique gouvernait et que la rue manifestait.
Un avertissement en forme de banalisation de la manifestation des anti-mariage pour tous, prévue ce samedi.
Ainsi, le chef de l’Etat a-t-il confié à des journalistes, et notamment du Figaro, après ses vœux aux autorités religieuses, mardi 8 janvier :
On ne fait pas une loi en fonction du nombre de manifestants,
sinon ce serait la rue qui déciderait.
Et les plusieurs millions de Français qui ont choisi au moment de l’élection?
Et François Hollande d’ajouter, d’après la journaliste Anna Cabana sur BFM TV :
Les manifestations, ca fait partie de la vie sociale, de la vie culturelle même de notre pays.
En 2003, alors à Matignon, Jean-Pierre Raffarin tenait le même discours au moment où le gouvernement présentait sa réforme des retraites, portée par François Fillon.
Et cinq jours avant une grande manifestation organisée par les syndicats, l’actuel sénateur de la Vienne insistait :
Le Parlement doit décider,
la rue doit défiler,
mais ce n'est pas la rue qui gouverne.
[BONUS TRACK] QUAND HOLLANDE PARLE ... EN OFF
Les diverses diffusions ce mercredi 9 janvier des propos tenus par François Hollande après ses voeux aux autorités religieuses permettent de lever le voile sur le making of de cette intervention.
Les déclarations du chef de l’Etat sont ainsi reprises ce mercredi dans le Figaro et attribuées, pour certaines, "au sommet de l’Etat".
La journaliste Anna Cabana, sur BFM TV, oute quant à elle l’aparté entre François Hollande et les journalistes, expliquant clairement que le président les a rencontré pour un "off"à la fin de ses vœux aux représentants des religions.
Et la journaliste de confier ainsi :
Il a discuté de manière informelle avec quelques journalistes.